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Alain Berset: "Les questions et les réponses doivent être posées dans le cadre institutionnel"

L'interview d'Alain Berset à Infrarouge
L'interview d'Alain Berset à Infrarouge / L'actu en vidéo / 8 min. / le 25 janvier 2023
Alain Berset, dans la tourmente depuis que la presse alémanique a révélé des fuites dans son département, n'a pas souhaité s'exprimer sur celles-ci. Interrogé dans l'émission Infrarouge, le président de la Confédération a insisté sur le respect du "temps institutionnel".

Le président de la Confédération fait face depuis plusieurs jours aux soupçons d'indiscrétions au sein de son département. Peter Lauener, son ancien chef de la communication, aurait transmis à plusieurs reprises à l'éditeur Ringier des informations confidentielles sur les mesures prises par le Conseil fédéral lors de la crise du Covid, selon le journal Schweiz am Wochenende.

Le Conseil fédéral a tenu mercredi sa première séance depuis l'affaire, une séance au cours de laquelle Alain Berset a affirmé à ses collègues qu'il n'était pas au courant de ces fuites vers l'éditeur Ringier.

>> Lire à ce sujet : Alain Berset nie avoir eu connaissance des fuites au sein de son département

S'exprimer "au bon endroit et au bon moment"

Invité dans l'émission Infrarouge, Alain Berset a une nouvelle fois décliné l'invitation à s'exprimer sur le fond de l'affaire.

"Les questions et les réponses doivent être posées dans le cadre institutionnel. Autrement dit, dans ma fonction, je réponds au Conseil fédéral (...) Je parlerai ensuite, et je me réjouis de le faire, aux commissions de gestion", a détaillé le chef du Département de la santé. Il a reconnu ensuite que rien ne l'empêchait formellement de s'exprimer dans le cadre de cette affaire, mais qu'il était, personnellement, "très attaché à la forme des choses et au fait de s'exprimer au bon endroit et au bon moment".

Les commissions de gestion du Parlement ont en effet décidé d'enquêter sur le sujet. Un groupe de travail a été nommé. Il s'intéressera principalement aux fuites au sein du Département fédéral de l'intérieur (DFI), mais aussi au sein du Conseil fédéral dans son ensemble. Le socialiste espère à présent que ces commissions "vont travailler rapidement".

>> Lire à ce sujet : Une enquête parlementaire ouverte sur les fuites au sein du département d'Alain Berset

Le cadre institutionnel plutôt que le "tribunal médiatique"

"Il est très important qu'on accepte, dans une démocratie, dans un Etat de droit, qu'il existe des autorités, des institutions dans le cadre desquelles ces questions sont à régler. Et je suis très heureux de voir que ça commence maintenant. Pendant 10 jours, on a vu et entendu toutes sortes de choses (...) alors que la population a d'autres problèmes", a poursuivi Alain Berset.

A ses yeux, que l'affaire soit d'intérêt public ou non, tout ne doit pas se régler dans une sorte de tribunal médiatique. "Les réponses vont naturellement être livrées, mais dans le cadre institutionnel et pas devant les médias", répète Alain Berset, qui insiste sur l'importance de respecter ce cadre au sortir de la période "très déstabilisée, très chahutée" marquée par la pandémie.

Interrogé sur l'atmosphère actuelle au sein du Conseil fédéral, le Fribourgeois a parlé d'une "ambiance de travail", sans donner de détails sur le moment où, ce mercredi, le collège a discuté des fuites au DFI en son absence.

>> Regarder l'interview en intégralité d'Alain Berset, qui s'exprime également sur les grands défis à venir pour l'année 2023 :

Guerre, vie chère, affaires: où va-t-on Monsieur le président ?
Guerre, vie chère, affaires: où va-t-on Monsieur le président ? / Infrarouge / 67 min. / le 25 janvier 2023

Propos recueillis par Alexis Favre
Adaptation web: France-Anne Landry

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