Des millions empruntés à la FIFA, le juteux business des passeports et la masculinité en 2023

Enquête - Les emprunts des villes à la FIFA

Les villes de Genève, de Lausanne ainsi que le canton de Neuchâtel ont emprunté de l'argent à la FIFA, au moins depuis 2018, pour des montants entre 30 et 150 millions de francs, a appris la RTS. Ces emprunts interpellent, d'autant qu'ils sont parfois le fait de gouvernements à majorité rose-verte, un camp politique plutôt critique vis-à-vis de la FIFA.

C’est grâce à une plateforme financière en ligne, la startup Loanboox basée à Zurich, que ces transactions ont été effectuées. Son modèle d'affaires est de mettre en relation directe des emprunteurs (des collectivités publiques ou des entreprises) avec des prêteurs, comme des banques, des assurances, des fonds de pension mais aussi des entités privées, sans intermédiaires.

C'est par ce biais qu'en 2022, la ville de Lausanne a emprunté en moyenne 40 millions de francs à la FIFA, le canton de Neuchâtel 100 millions et la ville de Genève 150 millions. Les villes de Neuchâtel (10 millions en 2019), de Fribourg (10 millions en 2022) et de La Chaux-de- Fonds (20 millions en 2022) ont aussi eu recours à de tels prêts.

>> L'éclairage de La Matinale :

Keystone - Steffen Schmidt

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Reportage - Le business des passeports

De Sainte-Lucie à Antigua en passant par Malte et l'Autriche, onze pays vendent leurs passeports contre de l’argent pour des prix variant entre 100’000 et plusieurs millions de francs. L'architecte de ce business de la citoyenneté est un avocat suisse. Surnommé le "roi des passeports", Christian Kälin dirige la société la plus puissante du marché, Henley and Partners.

Pour les Etats, le but est d’attirer l’argent des grandes fortunes. Pour les ultras riches, c’est la promesse d’un passeport qui leur permettra de voyager librement: des centaines de Saoudiens, de Chinois et de Russes ont ainsi acheté la nationalité maltaise pour se déplacer aisément dans l’espace Schengen, y compris en Suisse.

De son côté, Henley and Partners empoche une commission sur chaque nationalité accordée. Cette industrie est estimée à 20 milliards de francs. Interrogé dans Mise au point, Christian Kälin estime que "la citoyenneté est une loterie. Personne ne choisit de naître dans tel ou tel pays. C’est injuste. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut rendre la citoyenneté accessible contre de l’argent ou de l’investissement".

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Témoignages - Etre un homme en 2023

Que signifie être un homme en 2023? Une trentaine de Romands de 30 à 45 ans ont tenté de répondre à la question posée par la réalisatrice vaudoise Céline Pernet dans "Garçonnières". Ce documentaire est né du désir urgent de l'anthropologue d’ouvrir un dialogue avec les hommes de sa génération.

Les protagonistes se confient, tour à tour, depuis leur cuisine ou leur salon. Le dialogue entre la réalisatrice et ses interlocuteurs met en lumière le décalage entre ce que la société attend de chacun et chacune et ce que les individus souhaitent profondément. Il témoigne aussi d’une génération en quête de nouvelles façons de fonctionner.

Ne pas pleurer, protéger sa femme et sa famille, assurer les revenus financiers, bander dur et longtemps, ces injonctions faites aux hommes existent bel et bien et ressortent de ces entretiens. Si la parole des hommes est très présente dans l’espace public, elle l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit de parler de vulnérabilité, de souffrance ou d’intimité. Témoigner répond aussi à un besoin de prendre la parole sur ces thématiques en particulier.

Garçonnières

>> Le débat à Infrarouge :

>> Lire aussi : Etre un homme en 2023: parole aux Romands

Enquête - Des pratiques d'orthodontie inacceptables

L’orthodontie s’est presque imposée comme un rite de passage pour les adolescents suisses avec des traitements longs, coûteux et parfois douloureux. Une enquête de l’émission A Bon Entendeur montre que les diagnostics et les devis des orthodontistes varient de manière spectaculaire. Certaines prises en charge sont par ailleurs pour le moins étonnantes, des diagnostics étant effectués par de simples assistants.

Pour son enquête, ABE a envoyé un enfant de 12 ans dans quatre cabinets genevois pour faire le point sur l’alignement de ses dents: si deux d’entre eux ont estimé que l’enfant était trop jeune pour se prononcer et qu’un traitement ne serait sans doute pas nécessaire, deux autres ont proposé des traitements de 8000 et de 12'000 francs. Dans le premier cas, la médecin-dentiste a effectué le diagnostic et le devis en 8 minutes, sans radiographie. Le deuxième ne s’est même pas présenté et seule l'assistante a vu le patient.

Amené à réagir, le vice-président de la faîtière des orthodontistes Pawel Pazera condamne de telles actions: "C'est absolument inadéquat, illégal et non professionnel. Une assistante dentaire, c'est quelqu'un qui nous assiste. Elle n’a ni les compétences, ni le droit de faire des diagnostics de ce type-là." "Ces deux prises en charge de patient sont inacceptables", ajoute Jean-Philippe Haesler, président de la Société suisse des médecins dentistes.

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Vu du ciel - L'extension de la carrière du Mormont

Depuis 70 ans, Holcim prélève du calcaire de la colline du Mormont à Eclépens (VD), qu'il brûle dans son usine située en contrebas afin de fabriquer du ciment. Pour répondre à la forte demande en béton, l'extraction s'est accélérée ces dernières décennies, provoquant la colère des défenseurs de l'environnement.

La surface de l'exploitation a plus que doublé ces 20 dernières années, comme le montre notre animation réalisée à partir de photos aériennes de Swisstopo. Aujourd'hui, la carrière du Mormont, la plus grande de Suisse romande, mesure environ 750 mètres de long, 250 de large et 90 de profondeur.

Et ce symbole de la lutte pour le climat va encore s'agrandir. Le Tribunal fédéral a récemment tranché en faveur d'Holcim, qui y produit environ 20% du béton suisse, à condition que le trou soit comblé par la suite. La carrière pourra ainsi s'étendre sur le plateau de la Birette, dans sa continuité.

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RTSinfo