De nouveaux cas de grippe aviaire ont été découverts récemment dans le canton de Zurich. Les tests réalisés ces derniers jours sur deux oiseaux sauvages se sont révélés positifs.
"Il fallait s'y attendre", a déclaré la vétérinaire cantonale Regula Voger à la radio alémanique SRF. En cause notamment, la vague de retour des oiseaux migrateurs qui a déjà débuté.
Mesures de protection prolongées
La Confédération a décidé jeudi dernier de prolonger jusqu'au 15 mars les mesures visant à enrayer la propagation de la grippe aviaire. Il est notamment important que les oiseaux sauvages n'aient pas de contact avec la volaille domestique, ajoute Regula Vogel.
Se pose désormais la question d'une possible transmission à l'homme, si le virus venait à muter. La Suisse intensifie donc la surveillance du virus de grippe aviaire, selon la NZZ am Sonntag. Et ce, même si, selon l’OMS, le risque pour l’homme est actuellement considéré comme faible.
"C'est essentiel de renforcer la surveillance en particulier chez les éleveurs, lors de toute infection grippale qui peut paraître suspecte", insiste Laurent Kaiser, responsable du centre des maladies émergentes aux HUG.
C'est essentiel de renforcer la surveillance en particulier chez les éleveurs, lors de toute infection grippale qui peut paraître suspecte
Ce n'est pas parce que l'on vient de sortir d'une pandémie qu'il faut relâcher la vigilance, selon le spécialiste. Au contraire. "Parmi les candidats qui sont les plus probables à causer une pandémie, on a toujours mis le virus de la grippe en première ligne. En l'occurrence, le virus H5N1 qui infecte les animaux, c'est comme les derniers variants du Covid. Aucun homme n'est protégé". Le scientifique prévient, "si on est infecté, on n'a donc aucune protection immunitaire, même avec les vaccins ou les infections préalables."
Autre point inquiétant: "Chez les centaines de personnes infectées ces dernières décennies à la suite de contacts très rapprochés avec ces animaux, essentiellement en Asie, la mortalité était extrêmement élevée", déplore Laurent Kaiser.
"Il faut être prêt"
Si, pour l'heure, il n'existe pas de preuve d'une transmission significative de la grippe d'humain à humain, il faut toutefois être prêt à toute éventualité, comme le souligne le scientifique. "L'important, c'est déjà de contrôler le monde animal." Ce que fait déjà la Confédération actuellement, en évitant qu'il y ait des sources d'infection, de réplication et d'adaptation du virus à large échelle dans le monde animal.
Il faut que l'industrie et la science nous aident à développer des vaccins qui soient accessibles rapidement
Et pour l'homme? "Il faut toujours être prêt à faire le diagnostic. Et comme il n'y a pas encore de vaccin prêt pour ce type de virus, il faut que l'industrie et la science nous aident à développer des vaccins qui soient accessibles rapidement", conclut-il.
Julie Rausis/fgn