Le projet de voyage parlementaire suisse à Taïwan était prévu de longue date, mais avait été repoussé en raison de la pandémie de Covid-19.
Et cette fois, le groupe a maintenu sa visite malgré la mise en garde de l'ambassade de Chine à Berne il y a trois semaines, via la presse. "Les parlementaires devraient éviter toute forme de contact officiel avec les autorités de Taïwan" et "ne pas envoyer de signal aux séparatistes", a-t-elle estimé.
Menace de bombe dans le métro
Dimanche, le Sonntagsblick a relayé par ailleurs une information de médias taïwanais faisant état d'une menace d'attaque à la bombe dans le métro de Taïpei. Des individus anonymes exigent qu'aucune rencontre n'ait lieu avec la délégation suisse. Les mesures de sécurité ont été renforcées, mais le programme est maintenu.
Les cinq parlementaires - les socialistes Fabian Molina et Mustafa Atici, les Verts Léonore Porchet et Nicolas Walder ainsi que l'UDC Yves Nidegger - sont arrivés sur place dimanche en fin de journée. Il ne s'agit pas d'une délégation officielle, mais d'un voyage privé organisé par l'intergroupe parlementaire Suisse-Taïwan ( groupe d'amitié parlementaire) et payé par les élus eux-mêmes.
Rendez-vous avec la présidente de l'île
Les élus vont néanmoins rencontrer du beau monde, à commencer par la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen qui les reçoit lundi. Ils seront également reçus par le président du Parlement, de même que par les ministres des Affaires culturelles, de la Défense, de la Technologie ou encore de la Santé. Une rencontre avec la commission des droits humains et la visite d'un institut de recherche technologique sont aussi au programme.
Mais tout le monde insiste, côté suisse: cette visite n'est organisée ni par le Conseil fédéral ni par le Parlement. C'est un voyage d'étude et d'amitié. Les parlementaires sont libres d'entretenir les liens qu'ils veulent, sans engager la politique de la Suisse envers Taïwan ou envers la Chine.
Attention à éviter les faux pas
Les parlementaires helvétiques marchent malgré tout sur des oeufs: leurs déclarations seront observées, interprétées, et ils devront faire attention aux faux pas.
Avant la visite d'une délégation allemande à Taïwan début janvier dernier, la Chine avait manifesté son mécontentement par une intensification de ses exercices militaires. Mais il n'en est rien pour l'instant face à cette visite suisse.
Etienne Kocher/oang