La Suisse envoie 84 secouristes sur les lieux du séisme en Turquie
La Suisse a exprimé ses condoléances à la Turquie et à la Syrie après le séisme qui a fait des centaines de morts lundi. La Confédération se dit prête à fournir une aide humanitaire d'urgence et 84 secouristes vont partir lundi soir vers la Turquie.
"Nos pensées vont aux populations de la Turquie et de la Syrie frappées par le tragique séisme. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et souhaitons un bon rétablissement à tous les blessés", a écrit le président de la Confédération Alain Berset sur Twitter.
>> Le suivi de la situation en Turquie et en Syrie : Plus de 2300 morts dans un séisme de magnitude 7,8 en Turquie et en Syrie
Après ce "terrible séisme" ayant frappé la Turquie et la Syrie, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a également présenté à son homologue turc Mevlut Cavusoglu les sincères condoléances de la Suisse à son pays et à son peuple. La Suisse se tient au côté de la Turquie et offre une aide humanitaire, a-t-il déclaré sur Twitter.
Le DFAE ne dispose actuellement d'aucune information concernant d'éventuelles victimes suisses, que ce soit en Syrie ou en Turquie, précise-t-il. Des clarifications à ce sujet sont en cours. Les représentations suisses à Ankara et à Istanbul sont en contact avec les autorités locales. Les ressortissants suisses sur place doivent se conformer aux instructions des autorités.
Mobilisation en Suisse
Suite à l'appel à l'assistance internationale émis par les autorités turques, l'Aide humanitaire de la Confédération prépare en ce moment le déploiement de la Chaîne suisse de sauvetage à destination des zones sinistrées en Turquie, indique le Département fédéral des affaires étrangères.
Environ 80 spécialistes vont être déployés dans un premier temps et vont s'envoler dès lundi. La mobilisation est en cours et le départ est prévu pour le début de la soirée lundi. Parallèlement, la Direction du développement et de la coopération (DDC) étudie les possibilités d'aide pour la Syrie, via ses bureaux dans la région.
"La priorité est de sauver des vies, de sortir les personnes des décombres", a rappelé le chef du groupe Médecine du Corps suisse d’aide humanitaire dans Forum. "On est dans une course contre-la-montre. On sait qu'après environ 50 heures, on a une diminution extrêmement importante du taux de survie", a ajouté Olivier Hagon.
Mais la Turquie est un pays à risque et la population est habituée à faire face à des séismes. "Ce sont donc les populations locales qui sauveront le plus de vies", a-t-il souligné.
Un autre avion va également décoller avec, à son bord, des équipes de Redog (Société suisse des chiens de recherche et de sauvetage). Les dix personnes et les six chiens doivent effectuer des missions en collaboration avec l'organisation de sauvetage turque GEA.
boi avec ats
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La Chaîne du Bonheur mobilisée
Face à l’ampleur de la catastrophe, la Chaîne du Bonheur ouvre un compte et appelle aux dons pour venir en aide aux victimes.
Elle rappelle dans un communiqué que ce séisme est le plus important que la Turquie ait connu depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17'000 personnes. "Au vu du nombre d’immeubles qui se sont effondrés, un nombre bien supérieur de victimes est à craindre", écrit l'organisme.
Les dons en faveur de la collecte "séisme en Turquie et Syrie" peuvent être effectués directement sur www.bonheur.ch.
Un séisme de magnitude 7,8 serait aussi catastrophique en Suisse
Un séisme de magnitude 7,8 aurait également des conséquences désastreuses en Suisse. Dans un tel cas, on pourrait déplorer des centaines, voire des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés, ainsi que des centaines de milliers de personnes en quête de protection, estime une experte du Service sismologique suisse (SED) de l'EPFZ.
Dans les régions densément peuplées, les conséquences d'un tremblement de terre comme celui qui a frappé le centre-sud de la Turquie lundi seraient particulièrement catastrophiques. Dans les régions montagneuses en Suisse, il faudrait s'attendre à des avalanches et des glissements de terrain, a souligné Anne Obermann, du SED.
Les dommages financiers causés aux seuls bâtiments s'élèveraient en Suisse entre 30 et 80 milliards de francs en cas de séisme de la magnitude de celui survenu en Turquie et en Syrie. La norme de construction en Suisse est conçue pour une magnitude de 6.
La probabilité qu'un tel tremblement de terre touche la Suisse est toutefois faible, rassure Anne Obermann. "De tels séismes ne sont pas connus dans l'espace suisse et à la limite supérieure de ce que nous considérons pour le pays".
La probabilité d'un séisme de magnitude 7 en Suisse est d'environ 0,1%. Il pourrait donc se produire tous les 500 à 1500 ans. La probabilité d'un tremblement de magnitude 6 est elle d'environ 1% et pourrait se produire tous les 50 à 150 ans.
Le séisme le plus fort jamais documenté en Suisse est celui de Bâle en 1356, d'une magnitude estimée à 6,6, et qui a fait jusqu'à 3000 morts. D'autres exemples historiques sont la série de tremblements de terre dans le canton d'Obwald en 1964 (magnitude de 5,3) et le séisme de Sierre (VS) en 1946 (magnitude de 5,8).