Modifié

Une personne sur trois se dit victime de discrimination ou de violence en Suisse

Les chiffres relatifs au racisme et à la xénophobie restent élevés en Suisse. [Keystone - Ennio Leanza]
Une personne sur trois victime de discrimination ou de violence en Suisse / Le Journal horaire / 37 sec. / le 9 février 2023
En Suisse, une personne sur trois affirme avoir été victime de discrimination ou de violence. Et ce taux grimpe à 40% pour les personnes issues de la migration et à 50% dans la classe d'âge des 15 à 24 ans, révèle la dernière enquête fédérale sur le vivre ensemble.

L'étude est réalisée tous les deux ans par l'Office fédéral de la statistique (OFS), sur mandat du Service de lutte contre le racisme et du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Elle fournit des renseignements sur les changements sociétaux dans les domaines du racisme, de la xénophobie et de la discrimination, indique jeudi le Département fédéral de l'intérieur (DFI) dans un communiqué.

Des chiffres stables mais élevés

De manière générale, les chiffres relatifs au racisme et à la xénophobie sont stables, bien qu'élevés, relève l'enquête.

Les stéréotypes négatifs envers les personnes musulmanes et juives restent notamment très présents. Les attitudes négatives envers les groupes et les minorités seraient quant à elles en légère diminution.

Problématique jugée importante

Les résultats 2022 montrent également que 60% de la population résidente en Suisse considère le racisme comme une problématique saillante. En outre, par rapport aux années précédentes, la part de personnes considérant les mesures de lutte contre le racisme comme insuffisantes tend à augmenter.   

Près de la moitié des sondés jugent que les mesures d'intégration ou de lutte contre le racisme sont la prioritairement la tâche de l'Etat, avant celle des associations, des individus, du monde politique et des écoles.

Origines ethniques et raciales

Les motifs des discriminations et des violences sont dans la majorité des cas de nature éthno-raciale. Ainsi, les victimes évoquent principalement la nationalité (50%), la couleur de peau, les signes corporels (19%), la religion (17%) ou encore l'origine ethnique (15%).

Ces épisodes violents et/ou discriminants se produisent avant tout au travail ou lors de la recherche d'emploi (54%), puis dans l'espace public (29%).  Si les résultats de l'enquête sont comparables d'une région linguistique à l'autre, les discriminations et violences sont en revanche plus fréquentes dans les zones densément peuplées.

>> Ecouter aussi l'interview de Martine Brunschwig Graf, présidente de la commission fédérale de lutte contre le racisme :

Une personne sur trois touchée par la discrimination en Suisse: interview de Martine Brunschwig Graf
Une personne sur trois touchée par la discrimination en Suisse: interview de Martine Brunschwig Graf / Forum / 4 min. / le 9 février 2023

ats/oang

Publié Modifié