En Suisse, on estime à 300 par année le nombre de naissances issues de la procréation médicalement assistée (PMA). Et cela sans compter les procédures d’insémination faites à l’étranger et les cas non répertoriés.
Ce chiffre est en légère augmentation depuis quelques années et il ne fait malheureusement pas écho au nombre de donneurs de sperme qui, lui, reste stable.
Les demandes en nette hausse
Depuis le 1er juillet 2022 et l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le mariage pour toutes et tous, les centres de fertilité ont vu les demandes pour procéder à une PMA se multiplier. Trente nouvelles demandes ont été effectuées en quelques mois rien qu’au CPMA de Lausanne pour des couples de femmes mariées.
Il est donc urgent de trouver de nouveaux donneurs. Pour le devenir, il faut avoir entre 18 et 45 ans, être en bonne santé et être capable de discernement. A cela s’ajoute qu’on ne peut plus donner son sperme quand un maximum de huit enfants issus de ses dons est atteint.
Enfin, il n’est pas possible d’être inscrit dans plusieurs centres en Suisse (on ne peut en choisir qu’un seul).
Une levée de l'anonymat qui freine, peut-être, les donneurs
La levée de l’anonymat en Suisse en 2001 a peut-être changé la motivation des donneurs. Ceux-ci doivent se préparer à laisser des informations les concernant aux personnes issues de leurs dons qui souhaiteraient y avoir accès dès leur majorité, explique lundi dans l’émission On en parle Laure de Jonckheere, sexologue et conseillère en santé sexuelle et reproductive au CPMA à Lausanne.
En effet, les enfants nés d’une PMA peuvent, à l’âge adulte, demander à connaître le nom de leur donneur. Toutefois, cela ne confère à ce dernier aucun droit, ni devoir à l’égard de l’enfant né de son sperme.
Cette procédure complexe n’aide cependant pas au recrutement des potentiels volontaires, et ce malgré un défraiement proposé par don de sperme.
Jessica Nusslé/boi