Toujours le même rituel: le 14 février célèbre les amoureux. Et qui dit Saint-Valentin dit aussi cadeau chez un certain nombre de couples. Cette année, les Suisses envisagent d'y allouer 115 francs en moyenne, à en croire les chiffres d'un sondage de la plateforme Hellosafe. Et les fleurs sont l'un des cadeaux les plus prisés.
Pour les fleuristes, cette journée est le deuxième rendez-vous le plus important de l'année après la fête des mères. Alors ils sortent le grand jeu. Décoration, odeur, pancarte... Tout y est pour attirer celui ou celle qui veut déclarer sa flamme.
A Vevey, Jocelyne Franco prépare sa boutique depuis des semaines. Accompagnée d'un ami venu lui prêter main-forte pour l'occasion, elle est sur les starting blocks dans son atelier de l'arrière-boutique. Elle a exceptionnellement ouvert lundi pour tout préparer et est venue plus tôt mardi. Les heures d'ouverture de son commerce ont été adaptées: il a ouvert plus tôt et fermera plus tard pour permettre aux retardataires d'offrir une rose à leur moitié. La gérante espère que ce 14 février lui fera voir la vie en rose malgré un contexte difficile.
L'inflation touche aussi les roses
L'inflation qui touche la Suisse ne se fait pas seulement ressentir sur les produits du quotidien. Elle touche aussi les roses: "A cause de la hausse du prix du gaz, la production de fleurs a baissé d'environ 40% et celle des plantes de 30%. C'est donc un peu la crise en ce moment. C'est difficile", déplore Jocelyne Franco, qui officie depuis 28 ans. En effet, en hiver, les fleurs sont maintenues dans un environnement chauffé au gaz.
La hausse des tarifs du gaz se répercute donc sur le prix des roses, et les prix flambent à la Saint-Valentin: certains fleuristes les proposent à 3 francs de plus qu'en temps normal.
Une préparation scrupuleuse
Pour répondre à la demande un jour comme celui de la Saint-Valentin, l'anticipation et l'organisation sont de mise. Première étape, pré-commander les fleurs pour en avoir suffisamment le jour J. "Ça va être la course aujourd'hui", se hâte la fleuriste, qui a l'habitude de pré-commander ses produits un mois en amont. "Tout est prêt, tout est là" même si ça n'a pas "été évident d'anticiper les volumes, car les clients ne réservent pas à l'avance", termine-t-elle.
>> Ecouter aussi l'interview de Jean-Marc Crousaz, producteur de fleurs coupées suisses à
Yvorne (VD)
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Reportage radio: Thibaut Clémence
Adaptation web: Julie Marty
Les roses suisses manquent à l'appel
Trop fragiles pour pousser dans nos régions et encore plus par temps de crise énergétique, les roses indigènes ont presque disparu de nos étals cette année. La lumière artificielle et le chauffage sont en effet indispensables à leur bon développement.
Une autre cause à cette raréfaction est le développement des thrips. Ce minuscule ravageur nuit aux végétaux et à la qualité de la récolte. Problème supplémentaire, il n'est plus autorisé d'utiliser des produits pour lutter contre.
Les roses vendues cette année proviendront donc souvent de Hollande, d'Equateur et d'Afrique de l'Est.