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Alain Berset contraint d'éteindre l'incendie après ses "bons voeux" adressés à Téhéran

Alain Berset. [Keystone - Anthony Anex]
Alain Berset vivement critiqué pour son message d’anniversaire à l’Iran / Le 12h30 / 2 min. / le 15 février 2023
Depuis l’envoi de son message le 11 février à l'Iran, à l’occasion du 44e anniversaire de la Révolution islamique, Alain Berset a essuyé de vives critiques. En cause: un geste de courtoisie jugé inapproprié en regard de la répression que mènent les mollahs.

Cette incompréhension a poussé le Département fédéral de l'intérieur (DFI) à publier un message d'explication sur son site internet. "Il est d’usage d’adresser des compliments aux autres États à l’occasion de leur fête nationale ou d’événements similaires", écrit-il ainsi mardi dans sa prise de position.

Alain Berset se défend

Interrogé en marge d'une conférence de presse mardi, le conseiller fédéral Alain Berset soutient de son côté que ce message n’empêche pas la Suisse de rester critique face aux violentes répressions qui touchent le pays.

"La Suisse a eu une position très claire sur l'Iran. Il faut maintenant replacer les choses dans leur contexte. Le télégramme envoyé à l'Iran a été modifié pour insister sur l'importance pour la Suisse du respect des droits humains."

"En parallèle, ajoute-t-il, j'ai eu l'occasion de signer une lettre qui a été envoyée à l'Iran dans laquelle nous appelons à l'arrêt immédiat des exécutions et à la désescalade dans le pays."

Des soutiens "consternés"

Des arguments qui ne passent pas chez les soutiens des manifestantes et manifestants iraniens. Mitra Sohrabi, membre de la section suisse du collectif "Femme, vie, liberté", se dit consternée.

"Le fait de dire qu'il faut garder des contacts avec la République islamique va à l'encontre de ce que les Iraniens et Iraniennes demandent à la communauté internationale", s'insurge-t-elle mercredi sur la RTS.

Et d'ajouter: "Si on tient vraiment à garder une certaine neutralité, alors on se tait. Mais on n'envoie pas de bons voeux à un régime qui réprime sa population dans le sang". Une missive restée pour l’heure sans réponse, précise le mouvement.

Mathieu Henderson/hkr

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