Le service d’orientation professionnelle destiné aux 40 ans et plus Viamia fête ses deux ans
Viamia, ou "ma voie" en italien, est un service gratuit et financé par la Confédération et les cantons. Destiné aux quadragénaires, aux quinquagénaires et aux sexagénaires, il est en plusieurs points comparable aux bureaux d’orientation professionnelle. Son but est "d’augmenter l’employabilité des travailleuses et travailleurs" en répondant à leurs questionnements professionnels, peu importe leur parcours et leur niveau de qualification. Qu'il s’agisse d’une volonté de changer d’emploi, de suivre une formation ou d’anticiper un éventuel coup dur, ce service est disponible dans tous les cantons.
Un bilan de santé professionnelle
Thomas Di Falco, chef du Service de l’orientation professionnelle et de la formation des adultes du canton de Fribourg, a expliqué la démarche du service Viamia mercredi dans l'émission On en parle: "Les besoins du marché du travail évoluent rapidement. Il y a la digitalisation, les nouvelles compétences, des transformations complètes ou des disparitions de certains métiers. Lorsqu'on a suivi une formation professionnelle à 20 ans et qu’on est âgé de 40 ou 50 ans aujourd'hui, de nouvelles compétences sont apparues entre-temps sur le marché".
"Les employeurs peuvent engager des personnes plus jeunes ou venant de l’étranger pour combler cette lacune", ajoute-t-il. "La Confédération a décidé de financer ces compétences pour soutenir les 40 ans et plus afin qu'ils et elles maintiennent leur employabilité. Cela leur permet d’être à jour sur les compétences exigées actuellement dans le marché du travail."
"Le service proposé par Viamia est équivalent à un bilan de santé, mais au niveau professionnel. Il permet de déterminer les besoins nécessaires à la personne pour rester à jour et se maintenir en emploi. C’est l’occasion de faire le point sur sa vie professionnelle", poursuit Thomas Di Falco. Au terme du programme comprenant un travail réflexif et un bilan de situation, la personne détermine par exemple si son travail actuel lui convient, si elle souhaite apprendre de nouvelles compétences ou si elle préfère se reconvertir dans un autre domaine.
Les personnes moins qualifiées actuellement ciblées
Après deux ans d’existence, Viamia tente aujourd'hui d’atteindre les personnes moyennement ou moins qualifiées, possédant par exemple un CFC ou un diplôme. En effet, si le projet s’adresse à l’ensemble de la population helvétique âgée de 40 ans ou plus, peu importe son parcours professionnel, le constat est qu'en 2022, la majorité des personnes profitant des services de Viamia possédaient un niveau de qualification élevé.
Autre constat, le service est victime de son succès. Selon les régions, obtenir un premier rendez-vous implique un délai d’attente. C'est le cas à Fribourg: "Nous prenons le temps pour chaque personne concernée, mais ce délai d’attente va se résorber avec le temps", rassure Thomas Di Falco.
Certains employeurs réticents au début
Du côté des entreprises, est-il intéressant de faire appel aux services de Viamia? "Nous avons reçu deux types de réactions suite au lancement de cette prestation, répond Thomas Di Falco. Certains employeurs avaient peur que leurs collaboratrices et collaborateurs se posent trop de questions, pour finalement avoir l’impression de ne pas être à leur place et partir. D’autres employeurs étaient tout à fait favorables à cette mesure."
Finalement, selon Thomas Di Falco, le bilan est plutôt positif car il va dans le sens des entreprises dans les deux cas: "Un collaborateur partiellement satisfait ou ne se sentant pas à sa place dans son travail effectuera un travail de moindre qualité et ne s’épanouira pas. Les employeurs ont donc intérêt à ce qu'ils et elles bénéficient de ce service." À noter que les employeurs ne sont pas mis au courant de la démarche, qui est individuelle.
Sujet radio et propos recueillis par Théo Chavaillaz
Adaptation web: Myriam Semaani