En Syrie, les catastrophes naturelles et sanitaires se sont ajoutées à la guerre qui fait rage depuis près de 12 ans dans le pays.
"Ce séisme est arrivé dans un endroit où la destruction des infrastructures était déjà massive tout comme la souffrance des habitants. Les gens sont désespérés, ils n’ont plus d’énergie et ont très peu de réserves", témoigne Mirjana Spoljaric, présidente du CICR, vendredi dans La Matinale.
Crainte d'une instrumentation de l'aide humanitaire
L'aide doit venir de toutes les parties, estime-t-elle. "Nous avons besoin d’accès et surtout de soutien financier de la communauté internationale, car cette crise va continuer. Il y a aura beaucoup à faire dans les prochains mois."
Les besoins humanitaires s'accumulent dans un environnement où l'aide humanitaire est instrumentalisée. "J'espère que le CICR pourra bientôt accéder à tous les territoires syriens. Il est essentiel de dépolitiser l’aide humanitaire."
Au niveau de l'accès, le président syrien Bachar al-Assad a autorisé mardi l'ouverture pour trois semaines de deux points de passage supplémentaires depuis la Turquie.
Distribution de matériel médical
Depuis le séisme, le CICR, en partenariat avec le Croissant-Rouge syrien, a répondu aux besoins urgents dans plusieurs villes. De l'eau a été distribuée en urgence aux familles dans les abris. Du matériel médical a été donné à trois hôpitaux. Des centaines de milliers de composantes, notamment de la nourriture ou des kits d'hygiène, ont été relayées.
Dans les prochains jours, l'organisation va distribuer de l'aide à des dizaines de milliers de ménages supplémentaires et augmenter son dispositif pour les centres de santé. Elle va également aider à reconnecter les familles séparées.
Propos recueillis par Karine Vasarino
Adaptation web: hkr
"J'ai vu des gens perdus" en Syrie, raconte le directeur du CICR au Proche et Moyen-Orient
"Le plus difficile, c'est de voir ce qui a été détruit par le conflit et par le tremblement de terre", raconte Fabrizio Carboni, choqué. Le directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge pour le Proche et le Moyen-Orient a quitté le terrain il y a deux jours et était l'invité du 19h30 vendredi.
D'habitude, à Alep, où s'est rendu le directeur régional, "il y a toujours une forme d'espoir", Mais "cette fois-ci, j'ai vu des gens perdus. Il y a une sorte de détresse. Ils ne savent plus quoi faire, ni où aller".