Cet humoriste a longtemps été considéré comme l’un des plus grands clowns du monde. Il était la star d’un cirque suisse avant sa condamnation en 2017 par un tribunal zurichois. Il a été jugé pour actes sexuels sur mineure.
L’affaire remonte à octobre 2016, durant une tournée en Suisse. L’artiste a fait monter dans sa chambre une jeune fan âgée de 14 ans. Une plainte pour attouchement a été déposée. L’artiste a été condamné à 160 jours-amende et une exclusion du territoire suisse pendant 5 ans. Il a contesté publiquement cette condamnation.
Actuellement, il se produit à nouveau dans des spectacles en Italie. Il a retrouvé son public d’enfants et de parents émerveillés par ses qualités humoristiques. Sur internet, des articles élogieux ont pris la place des Unes négatives sur sa condamnation.
Une vingtaine d'articles rendus invisibles
Pour réussir à effacer son passé, l’artiste a engagé une société d’e-réputation avec comme slogan publicitaire "nous effaçons votre passé". Cette société d’e-réputation a sous-traité le travail à Eliminalia.
>> Lire : Eliminalia, "un tueur à gages numérique" pour effacer ses traces sur internet
Selon des informations de la RTS, le contrat visait à effacer une vingtaine d’articles. Des médias comme le DailyMail ou 20minutes ont été visés. Ces articles ont été la cible d’attaques informatiques pour désindexer ou rendre invisibles les articles sur les moteurs de recherche comme Google. Des résultats négatifs en français sont encore en ligne en Suisse, l’humoriste ayant surtout fait effacer des articles en italien ou anglais, hors de Suisse.
La RTS a contacté le clown, mais son avocat a répondu que son client ne souhaite pas s’exprimer.
Pas de vérification par Eliminalia
Nous avons également contacté le sous-traitant, Eliminalia. Les bureaux en Suisse romande sont basés dans le petit village de Gletterens (FR). Sur place, c’est un informaticien indépendant qui travaille comme intermédiaire pour l’entreprise Eliminalia.
L’homme affirme que la société Eliminalia n’accepte pas des clients avec un passé criminel, mais reconnaît que l’entreprise ne fait aucune vérification formelle. Ceci explique probablement pourquoi des centaines de clients directs ou en sous-traitance d’Eliminalia sont des personnes condamnées pour fraude, corruption, exploitation sexuelle ou encore acte d’ordre sexuel sur mineur.
Egalement contacté par la RTS, le patron d'Eliminalia n'a pas répondu.
François Ruchti, en collaboration avec Forbidden Stories
>> Lire aussi : Comment une banque suisse blanchit son nom sur internet