Le retour au pays des Portugais, l'autoproduction de médicaments et les "bêtises" sur l'Ukraine
ANALYSE - Ces Portugais de Suisse qui rentrent au pays
De plus en plus de Portugais et de Portugaises établis en Suisse décident de rentrer dans leur pays, un phénomène qui touche les retraités mais aussi des plus jeunes. Ils sont en Suisse la troisième communauté étrangère, derrière les Allemands et les Italiens.
L’immigration portugaise en Suisse s’est faite en plusieurs vagues, la première dans les années 1980. Au début des années 2000, une deuxième a été observée avec les accords de libre circulation. C’est ensuite la crise économique de 2008 qui a poussé les Portugais hors du pays, avec un pic en 2013.
Mais, depuis 2017, on observe le phénomène inverse avec les Portugais qui quittent la Suisse, car la situation économique du Portugal s’est améliorée. Alors que le taux de chômage était de 17,1% en 2013, il est redescendu à 6,6% en 2021. En outre, les premiers émigrants arrivés dans les années 1980 retournent au pays pour passer leur retraite.
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TÉMOIGNAGES - Autoproduction de médicaments en rupture de stock
Alors que la Suisse connaît toujours une pénurie de médicaments, les pharmacies comme les hôpitaux tentent de s'adapter en produisant eux-mêmes certains produits très demandés.
Le constat est en effet le même dans toutes les pharmacies: les rayons sont vides. "Il y a beaucoup de produits qui manquent, on essaie de jouer un peu avec les emballages. C'est une période assez catastrophique", a expliqué dans le 19h30 Olivier Chastonay, pharmacien responsable de la Pharmacie Bleue.
Ce ne sont pas des médicaments particuliers ou très spécialisés qui manquent, ce sont plutôt les pilules stars, notamment celles qui sont destinées aux enfants. "L'Algifor, un anti-inflammatoire, médicament qui est prescrit plusieurs fois par jour par tous les pédiatres, est en rupture de stock. Ou l'Amoxi Mepha, un antibiotique à large spectre qui est extrêmement prescrit. Ces deux produits seront en rupture jusqu'à début avril", avait poursuivi Olivier Chastonay.
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INTERVIEW - Alexandra Goujon: "J'ai entendu beaucoup de bêtises sur l'Ukraine"
Presque un an après le début de la guerre en Ukraine, sa population garde sa capacité de résistance et le soutien au président Zelensky reste très fort. Il est faux de dire que le pays est trop divisé pour être viable, a assuré dans La Matinale de la RTS la politologue Alexandra Goujon.
"Ce qui a changé avec l'invasion, c'est que l'Ukraine est passée d'une guerre limitée à une guerre totale", rappelle-t-elle. "L'ensemble de la société ukrainienne est mobilisée, avec une population civile qui s'est engagée aux côtés de l'armée pour défendre son indépendance."
Alexandra Goujon vient de publier une édition enrichie de son livre "L'Ukraine: de l'indépendance à la guerre", paru aux éditions Le Cavalier Bleu. L'ouvrage bat en brèche notamment une série de clichés, de stéréotypes, sur le pays. "Sur l'Ukraine, j'ai entendu beaucoup de bêtises, parce qu'on a assez peu de spécialistes du pays et notamment en Europe continentale", souligne-t-elle en pointant ces derniers temps la question des divisions internes sur laquelle la Russie a joué.
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DÉCRYPTAGE - La Suisse, terre d'asile pour les détenus de Guantanamo?
L’administration Biden cherche activement des pays pour accueillir la trentaine de détenus encore incarcérés dans la prison américaine de Guantanamo. Parmi eux, beaucoup n'ont jamais été jugés. Vingt sont considérés comme "libérables", majoritairement originaires du Yémen.
Mais où les transférer? Les Etats-Unis refusent de les accueillir sur leur sol ou de les envoyer dans des régions du monde instables comme le Yémen. Washington cherche donc activement des pays d'accueil.
Par conséquent, la question d'un accueil en Suisse de certains de ces détenus aurait été évoquée au plus haut sommet de la Confédération, entre l'ambassadeur suisse à Washington Jacques Pitteloud et le conseiller fédéral Ignazio Cassis, a appris la RTS. Ce ne serait pas une première: la Suisse a déjà accueilli trois ex-prisonniers de Guantanamo, un Ouzbek et deux Ouïghours, respectivement en 2009 et 2010.
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INVESTIGATION - Eliminalia et les tueurs à gages numériques des enquêtes journalistiques
Des articles de la SSR, de 24 Heures ou d'autres médias suisses sont ciblés par des entreprises de désinformation. Plusieurs milliers d'enquêtes journalistiques dans le monde ont été effacées ou rendues invisibles sur internet. Eliminalia, une entreprise d'e-réputation basée en Suisse, offre ses services à des criminels, des entrepreneurs véreux et des politiciens corrompus, nous apprend la RTS, en collaboration avec Forbidden Stories, un groupe de journalistes qui a pour objectif de poursuivre le travail de collègues menacés ou tués dans le monde.
Cette enquête fait partie du projet Story killers sur les mercenaires de la désinformation, une investigation réalisée par 30 médias internationaux dont la RTS. "Nous éliminons votre passé. Nous vous aidons dans votre futur": c’est la promesse d’Eliminalia. Cette entreprise compte plusieurs dizaines de bureau à travers le monde, dont trois en Suisse.
Eliminalia compte plus de 1500 clients autour du globe. Des anciens tortionnaires chiliens, des trafiquants d’armes, un blanchisseur de l’argent des cartels de la drogue mexicains, un condamné pour trafic d’enfants et prostitution, des mafieux italiens, et même la compagnie bancaire helvétique CBH: "Cette société vend ses services à des filous. Elle efface le travail d’enquête de journalistes, elle efface la vérité. Cette entreprise est un tueur à gages numérique", décrypte Sébastien Fanti, avocat expert en droit numérique.
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