Les cambriolages évoluent et les entreprises romandes s'adaptent

Sur le terrain, le constat est très nuancé. Les cambriolages sont nombreux, mais les butins recherchés évoluent. Par exemple, les vols de métaux ou d’appareils électroniques rapportent davantage, ce qui pousse les entreprises à être plus créatives pour se protéger.

Ces dernières années, l'entreprise de toiture A.Trolliet Sàrl s’est fait cambrioler plusieurs fois selon un mode opératoire "classique": des fenêtres fracturées durant la nuit.

"Les voleurs ont sorti le matériel par les fenêtres", se souvient Francesco, ferblantier, interrogé dimanche dans le 19h30. "Après ça, on s’est un petit peu barricadés." Les barricades en question? Un treillis métallique soudé, bien solide, et plusieurs caméras pour surveiller les rouleaux de cuivre.

De petits butins

"C’est ça que les voleurs cherchent", explique Francesco. "Chaque rouleau fait en gros 100 kilos. Et quand ils sont venus, ils nous en ont pris 10. Donc une tonne. À 12 francs le kilo, je vous laisse faire le total!"

Cette somme de 12'000 francs représente environ le double de ce que coûte un tel cambriolage en moyenne aux assurances, selon Axa. L'assureur affirme que parmi ses clients, près de 4% des PME sises à Genève se font dévaliser chaque année malgré des locaux fermés à clé. Les sociétés vaudoises figurent en 2e position.

L’étude d'Axa ne précise pas quelles sont les entreprises les plus ciblées par les voleurs. Mais selon la police genevoise, les commerces sont les plus touchés. Entre 140 et 200 vols par effraction sont déclarés chaque année depuis 2018, même si les dispositifs de protection y rendent les butins maigres.

Objectif: machines

Ainsi, pour toucher le gros lot, certains malfaiteurs visent le monde de la construction, qui a dû s'équiper en conséquence avec des containers à outils spécialement conçus à cet effet. Car certaines machines ont une valeur de plusieurs dizaines de milliers de francs.

"Ce sont des machines qui sont faciles à porter, faciles à mettre dans un coffre pour repartir avec", témoigne Manuel, contremaître de chantier.

Depuis six ans, boucler le container est donc devenu un rituel pour clore les journées de travail. Et les malfrats qui parviennent encore à déjouer la sécurité des chantiers sont peu nombreux.

Sujet TV: Karima Benamrouche et Jacqueline Pirszel

Adaptation web: jop