Tous les projets approuvés sont alémaniques. Le tronçon Wankdorf-Schönbühl (BE) doit être élargi à huit voies, contre six actuellement. Mais les travaux se feront pratiquement sans utiliser de surface supplémentaire, en utilisant par exemple les surfaces de réserve entre les deux pistes.
Le tronçon de Schönbühl-Kirchberg (BE) passera lui de quatre à six voies. Les tunnels du Rosenberg (SG), du Rhin (BS/BL) et de Fäsenstaub (SH) seront quant à eux dédoublés. Pour le dernier, il s'agira également d'améliorer la sécurité, vu qu'il n'existe actuellement pas de chemin de fuite.
Les projets concernent principalement les grandes villes, car c'est là qu'il est le plus urgent d'agir, selon le gouvernement. Quand les grands axes sont surchargés, le trafic se reporte sur les routes secondaires et sur les zones résidentielles. Or c'est dangereux. L'idée est de renvoyer le trafic de transit là où il appartient.
Pas de projet romand
Aucun projet romand n'a reçu de feu vert pour cette étape. Mais les contournements du Locle et de La Chaux-de-Fonds (NE) ont été approuvés lors de la dernière étape. Un peu plus d'un milliard a été débloqué à cet effet, rappelle l'Office fédéral des routes (OFROU).
Les autres projets romands, comme le contournement de Genève ou de Crissier (VD), manquent encore de maturité, selon l'OFROU. Ils devraient sûrement être approuvés dans les quatre prochaines années. Au total, 7,6 milliards de francs supplémentaires devraient être nécessaires pour les étapes d'aménagement ultérieures jusqu'en 2030.
Entretien constant et coûteux
Responsable de quelque 400 km de routes cantonales depuis le 1er janvier 2020, la Confédération a aussi reçu et évalué les projets d'extension élaborés par les cantons sur ces tronçons. Trois d'entre eux ont été jugés prioritaires et devraient être réalisés d'ici 2040, à savoir le contournement de Netstal (GL), l'autoroute de l’Oberland zurichois et la liaison Bellinzone-Locarno (TI).
Sept autres sont en suspens. Ils présentent des problèmes en matière de fonctionnalité, de sécurité et/ou de compatibilité. La Confédération réalisera ses propres études sur ces tronçons. Les six derniers projets sont abandonnés, soit parce qu'ils ne sont plus d’actualité, soit parce qu'ils n'ont pas été jugés urgents.
Les routes nationales nécessitent par ailleurs un entretien constant et coûteux. Il faut combler les nids de poule, déneiger les voies ou encore installer des parois antibruit ou des passages pour animaux sauvages. Actuellement, les besoins tournent autour de 2,2 milliards de francs par an. Quelque 8,8 milliards sont donc démandés pour la période entre 2024 et 2027.
1,6 milliard pour les agglomérations
Le Conseil fédéral a par ailleurs décidé d'augmenter le financement fédéral des transports dans les agglomérations, où vit près de 80% de la population. Ceux-ci devraient bénéficier de 1,6 milliard de francs, soit 285 millions de plus que le montant mis en consultation. En cause: la compensation du renchérissement et l'ajout de plusieurs mesures. L'extension de la ligne ferroviaire de la vallée de la Glatt (ZH) et le contournement est de Suhr (AG) ont notamment été approuvés.
Au total, 32 projets seront soutenus. Le Conseil propose de prendre à sa charge 30% à 45% des coûts de chacun d'entre eux. Près d'un tiers du montant sera alloué aux transports publics. Le transport individuel motorisé recevra un peu moins et la mobilité douce un peu plus. Et près d’un dixième sera attribué aux interfaces multimodales, qui permettent par exemple aux voyageurs de garer leur voiture et d’emprunter un train ou un bus.
ats/asch
Les écologistes parlent déjà de référendum
Les Vert-e-s rejettent l'intégralité du projet, indiquent-ils dans un communiqué. La Suisse n'a pas atteint son objectif climatique de 2020, principalement à cause du trafic, rappellent-ils. "Les plans du Conseil fédéral semblent donc à côté de la plaque."
"La promotion du trafic automobile coûte des milliards et empêche le transfert des modes de transports vers des formes plus respectueuses du climat", abonde actif-trafiC dans un communiqué. Et de parler de "scandale climatique".
Pour sa part, l'ATE critique, aussi dans un communiqué, le fait que les extensions prévues soient dans l'ensemble complètement surdimensionnées et inadaptées pour résoudre les problèmes de trafic existants.