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Le Conseil fédéral augmente l'aide à l'Ukraine et maintient le cap sur la non-réexportation d'armes

Le Conseil fédéral débloque 140 millions de francs pour aider l’Ukraine: interview d'Ignazio Cassis
Le Conseil fédéral débloque 140 millions de francs pour aider l’Ukraine: interview d'Ignazio Cassis / Forum / 6 min. / le 22 février 2023
Le Conseil fédéral veut débloquer 140 millions de francs supplémentaires d'aide humanitaire à l'Ukraine. Ce nouveau plan sera aussi destiné à la Moldavie. Par ailleurs, le gouvernement reste ferme sur la non-réexportation d'armement (voir encadré).

En Ukraine, quelque 18 millions de personnes, soit environ 40% de la population, ont actuellement besoin d’aide à cause de la guerre. Le Conseil fédéral a estimé mercredi que le soutien de la Suisse doit donc se poursuivre afin d’améliorer leur situation et de garantir le fonctionnement de l’Etat.

Dans la continuité de l'engagement suisse

Concrètement, il propose un nouveau plan d'aide de 114 millions de francs pour l'Ukraine et de 26 millions pour la Moldavie. Ce train de mesures s’inscrit dans la continuité de l’engagement de la Suisse, estime le gouvernement.

"Nous aimerions bien investir tout cet argent dans la lutte contre la pauvreté, pour l'éducation, dans la lutte contre le réchauffement climatique", a dit le président de la Confédération Alain Berset devant la presse à Berne. Malheureusement, la guerre brutale de la Russie en a décidé autrement, a-t-il relevé.

Un soutien à des besoins très divers

Les fonds seront destinés notamment à des abris pour les écoles, à la réparation de dommages causés aux hôpitaux et à l’infrastructure énergétique, à de petits crédits destinés aux PME agricoles, au déminage ou encore à la fourniture d’un soutien psychosocial. La mise en oeuvre revient au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et au Département fédéral de l'économie (DEFR).

Cette aide est une réponse concrète aux besoins et aux demandes des deux pays dans des domaines dans lesquels la Suisse dispose d’un savoir-faire spécifique, "comme le déminage", a précisé le chef du DFAE Ignazio Cassis.

"Le Conseil fédéral veut garder sa ligne"

La neutralité de la Suisse concerne uniquement les efforts militaires, a tenu par ailleurs à rappeler le conseiller fédéral mercredi soir dans l'émission Forum de la RTS. "Elle a fourni une aide humanitaire ainsi qu’un soutien diplomatique. Elle a également repris les sanctions de l’Union européenne. De ce point de vue là, elle a été tout sauf neutre".

La position du Conseil fédéral est de ne pas toucher à la neutralité, mais si le Parlement change une loi, alors le Conseil fédéral suivra, rappelle le chef du DFAE. "Le Conseil fédéral dispose, c'est ensuite au Parlement de jouer". Et d'ajouter: "On sent désormais que l’heure n’est plus vraiment à la diplomatie, les regards sont surtout tournés vers les enjeux militaires. Dans ce cadre là, le Conseil fédéral veut garder sa ligne".

Fonds additionnels soumis au Parlement

Le DFAE et le DEFR apportent à ce programme une contribution de 48 millions de francs provenant de crédits existants. Les 92 millions restants sont des fonds additionnels, qui seront soumis à l’approbation du Parlement dans le cadre du supplément au budget.

>> Regarder aussi le sujet du 19h30 :

La guerre en Ukraine a un an. Le Conseil fédéral veut débloquer 140 millions de francs supplémentaires d'aide humanitaire
La guerre en Ukraine a un an. Le Conseil fédéral veut débloquer 140 millions de francs supplémentaires d'aide humanitaire / 19h30 / 1 min. / le 22 février 2023

ats/oang

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"Nous n'avons pas à rougir" en matière d'aide

Depuis le 24 février 2022, la Suisse a débloqué environ 1,3 milliard de francs pour des mesures d’aide en faveur de l’Ukraine: plus de 270 millions pour aider le pays dans le cadre de la coopération internationale et d’autres types d’actions, et 1,035 milliard pour l’accueil de réfugiés ukrainiens.

Certains constatent que la Suisse n'est pas première de classe quand on regarde les classements des contributeurs. "La Suisse en fait assez. Nous n'avons pas à rougir", a réagi Ignazio Cassis.

Le Conseil fédéral maintient son cap sur la non-réexportation d'armement

Le Conseil fédéral n'a aucunement l'intention de revoir sa copie sur la question controversée des réexportations d'armes et de munitions. La voie militaire n'est pas la bonne pour la Suisse, ont répété Alain Berset et Ignazio Cassis face aux médias.

Interrogés suite à la décision d'une commission parlementaire, mardi, d'ouvrir la porte à d'éventuelles réexportations sous conditions, les deux conseillers fédéraux ont souligné que la Suisse ne pouvait intervenir militairement d'aucune manière.

"Le Conseil fédéral est persuadé que la voie militaire n'est pas la bonne. Ce n'est pas dans la tradition suisse", a relevé Ignazio Cassis.

Et ce serait hautement problématique en regard de la neutralité helvétique. "Nous n'irons pas sur la voie de l'exportation ou la réexportation d'armes", a renchéri le président de la Confédération Alain Berset.

>> Lire : Réexportation de matériel de guerre: une commission du National prône de justesse un assouplissement