A huit mois des élections fédérales, la thématique du pouvoir d'achat n'a pas été choisie parce qu'elle "fait bien dans une brochure électorale", a assuré Mattea Meyer. Selon elle, il en va du "respect" des personnes qui se trouvent "à court d'argent à la fin du mois" parce que les charges "explosent" tandis que les salaires et les rentes "stagnent".
Devant les quelque 600 personnes réunies dans la salle de Forum Fribourg, la coprésidente a promis que le Parti socialiste allait se battre contre "l'arnaque honteuse" des loyers, mais aussi pour assurer de meilleures retraites, via son initiative pour une 13e rente AVS et un référendum si le projet de réforme du deuxième pilier passe la rampe aux Chambres fédérales.
Progresser aux élections
"La meilleure politique économique, la plus efficace, est celle qui renforce le pouvoir d'achat des gens. C'est notre parti qui soutient l'économie, pas les autres", a-t-elle affirmé.
Pour cette raison, mais aussi pour avoir une Suisse plus sociale et égalitaire, "il faut un PS fort au Parlement", a-t-elle martelé. Et d'appeler ses camarades à se mobiliser pour progresser "de manière significative" lors des élections d'octobre et empêcher, selon elle, "un glissement vers la droite de l'UDC".
UDC attaquée
Une UDC qui a essuyé les attaques de l'autre coprésident du parti à la rose, Cédric Wermuth. La plus grande formation politique du pays agit "à l'encontre" des intérêts de la population en se rangeant "à chaque fois" du côté de "lobbies avides", immobiliers notamment, a-t-il affirmé.
"Le danger pour le pouvoir d'achat des Suisses ne porte pas un nom syrien ou portugais; il s'appelle (Marco) Chiesa, (Magdalena) Martullo, (Thomas) Aeschi et (Thomas) Matter", a-t-il lancé, en citant quelques pontes de l'UDC.
Dominé par des "multimillionnaires", l'UDC est encore "plus éloignée de la réalité de la majorité des gens" que le FC Winterthour ne l'est de la première place de Super League, a-t-il imagé avec une métaphore footballistique.
Pour l'Argovien, l'UDC "se fiche" aussi du sort des Suisses sur le dérèglement climatique, "tant que les bénéfices de l'industrie pétrolière continueront à couler dans leurs poches." Il a aussi accusé "l'élite de l'UDC" de jouer le jeu de la Russie de Vladimir Poutine en privilégiant "leurs affaires avec les banques, les fiduciaires, les groupes de matières premières."
ats/kkub
Oui à la loi sur le climat, non pour l'impôt OCDE
Le PS suisse a donné samedi ses mots d'ordre pour les prochaines votations fédérales du 18 juin, à l'occasion de son congrès à Granges-Paccots (FR). Il soutient, sans réserve et sans surprise, la loi sur la protection climat. Il refuse, en revanche, la mise en oeuvre de l'impôt minimal prévu par l'OCDE.
Si les socialistes saluent cet impôt (15% pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse les 750 millions d'euros), la répartition des recettes supplémentaires, estimées entre 1 et 2,5 milliards, leur pose problème.
Au lieu d'accorder 75% de l'enveloppe aux cantons et 25% à la Confédération, le PS aurait aimé un 50-50%. Avec la répartition imaginée par la droite, l'argent sera "peu redistribué" à la population, les inégalités entre cantons vont "se creuser" et la concurrence fiscale sera "attisée", ont affirmé les délégués qui se sont succédé à la tribune. Le projet a été jugé "anti-solidaire".
Les instances dirigeantes du parti auraient voulu laisser la liberté de vote, mais les délégués ont préféré que le PS s'oppose au projet.
Loi sur le climat plébiscitée
Concernant la nouvelle loi sur la protection du climat, contre-projet à l'initiative sur les glaciers attaqué en référendum par l'UDC, les socialistes ont soutenu le "oui" à une quasi-unanimité.
Le chef de groupe aux Chambres fédérales, Roger Nordmann, a salué "un projet simple, efficace et sans taxe", qui prévoit notamment un programme de plusieurs milliards de francs pour le remplacement des chauffages polluants. "Il faut gagner cette votation pour remettre notre politique climatique sur les rails", a insisté le Vaudois.
Valérie Piller Carrard nouvelle vice-présidente du PS
Le Parti socialiste a désigné samedi une nouvelle vice-présidente. Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral, son poste a été attribué à la Fribourgeoise Valérie Piller Carrard.
Seule candidate en lice, la conseillère nationale fribourgeoise a été élue à l'unanimité. Elle intègre l'équipe de vice-présidence du parti, où figurent déjà deux Romands, les Vaudois Roger Nordmann et Samuel Bendahan.