Dans un marché tendu, le prix du Dafalgan pourrait bientôt augmenter
Plus d'une centaine de médicaments sont actuellement en rupture de stocks dans les pharmacies suisses. Le Dafalgan reste quant à lui disponible, même si le marché est tendu et que les prix pourraient augmenter. Reportage.
Le Dafalgan est le médicament le plus prescrit par les médecins suisses. Sous forme de comprimé, de suppositoire ou de solution buvable, il permet de lutter contre les douleurs et la fièvre.
Le laboratoire français qui fabrique à Agen, dans le sud-ouest, ce médicament constitué de paracétamol a ouvert ses portes au 19h30 de la RTS. La firme UPSA, filiale de l'entreprise pharmaceutique japonaise Taisho, produit 300 millions de boîtes chaque année, dont 3% sont destinées à la Suisse.
"Notre souci est de garantir la continuité d'approvisionnement. On va donc planifier notre production en fonction des stocks disponibles et de la demande dans les pays, de sorte à ne jamais être dans une situation de rupture de stocks pour nous", explique Laure Lechertier, directrice de l'accès aux marchés de UPSA.
Craintes d'une dépendance à l'étranger
Si le médicament est entièrement constitué sur les lignes de production du laboratoire, son principe actif, le paracétamol, provient de trois pays étrangers: les Etats-Unis (60%), l'Inde (30%) et la Chine (10%). Une dépendance qui fait craindre des tensions alors qu'une triple épidémie a touché l'Europe cette année (grippe, bronchiolite et Covid-19).
"A la suite de la crise du Covid, il y a eu une prise de conscience qui nous a fait réaliser qu'on avait besoin d'un principe actif français. Il y a maintenant un projet de relocalisation de ce principe actif en France, qui sera ensuite diffusable dans l'ensemble du pays", détaille Laure Lechertier.
Un prix qui pourrait enfler?
Avec le Dafalgan, le laboratoire constate toutefois que le produit est de moins en moins rentable. L'augmentation du coût du paracétamol, des emballages et du transport a fait augmenter de 20% le prix d'un comprimé au cours des douze derniers mois.
Dans les pharmacies pourtant, il n'a pas changé, une gellule comportant un gramme de paracétamol coûtant entre 28 et 45 centimes depuis plus d'un an.
"Nous avons des prix sur ces médicaments qui sont particulièrement bas aujourd'hui. Ils ont fait l'objet de baisses successives (...) on souhaite donc qu'ils soient revalorisées pour assurer leur pérennité sur le marché", précise Laure Lechertier.
En cas d'accord entre le laboratoire et les autorités, le prix du Dafalgan pourrait donc prochainement augmenter, une hausse - dont l'ampleur n'est pas connue - qui pourrait être à la charge des patients ou des caisses maladie, la question restant pour l'heure sans réponse.
Reportage TV: Maïa Boissonnet
Adaptation web: ther
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