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Un centre pour la cybersécurité de l'humanitaire voit le jour à Genève

Depuis 2019, la plateforme a accompagné une centaine d'entreprises et d'ONG face au cyber-risque. [CyberPeace Institute]
Depuis 2019, la plateforme a accompagné une centaine d'entreprises et d'ONG face au cyber-risque. - [CyberPeace Institute]
La cyberattaque de l'année dernière contre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a laissé des traces. Face aux défis, un centre de cybersécurité humanitaire a été lancé lundi à Genève, avec comme objectif d'accompagner sur le long terme ces acteurs.

Depuis son lancement en 2019, le CyberPeace Institute, plateforme qui porte cette initiative, a accompagné une centaine d'entreprises et ONG avant et pendant un incident qui les affecte. Désormais, il veut multiplier par dix ce chiffre d'ici 2025.

Pour son directeur exécutif Stéphane Duguin, le besoin est criant. Le nouveau centre doit rassembler tous les acteurs "pour des solutions pérennes".

Le CICR, "une immense piqûre de rappel"

Détection de la menace et encadrement, prévention, partenariats et plaidoyer politique sur la scène internationale: les chantiers seront nombreux. Selon le directeur de l'institut, l'attaque contre le CICR a constitué "une immense piqûre de rappel" pour ceux qui n'étaient pas convaincus de l'importance de sécuriser les organisations humanitaires.

>> Lire : Le CICR dénonce "un acte criminel" après la cyberattaque qui a touché ses serveurs

Parmi ses activités, le nouveau centre genevois veut notamment évaluer "l'état réel de la menace", l'impact à long terme d'une attaque sur une organisation. Il va aussi analyser les campagnes contre la réputation, le contenu et le nom d'une institution humanitaire. Il veut encore faire comprendre aux Etats qui dépensent des milliards d'aide, comme aux ONG qui les utilisent, qu'il faut prendre en considération la question de la cybersécurité.

Humanitaire ciblé par les criminels et les Etats

Lorsqu'un acteur est ciblé, les conséquences peuvent être directes pour des groupes de personnes vulnérables dans le monde. Avec le récent séisme en Turquie et en Syrie, "il est évident qu'il est important" d'éviter d'être visé, souligne encore Stéphane Duguin.

C'est d'autant plus le cas que les organisations humanitaires sont à la fois ciblées par des groupes criminels et des Etats. Or, plus d'un milliard de personnes dépendent d'institutions qui ont une activité humanitaire.

>> Ecouter l'interview de Stéphane Duguin dans La Matinale :

Stéphane Duguin, directeur du CyberPeace Institute à Genève. [CyberPeace Institute]CyberPeace Institute
Un centre de cybersécurité humanitaire lancé à Genève / Interview de Stéphane Duguin / La Matinale / 1 min. / le 28 février 2023

La Suisse prête à faire face à la menace

Pour le CyberPeace Institute, la Suisse est tout à fait adaptée pour porter la réponse à la menace. "Il y a un savoir-faire singulier sur la gouvernance d'Internet, la cybersécurité et l'humanitaire", insiste son directeur.

Le pays a été victime ces dernières années de plusieurs attaques, mais "n'est pas à la traîne" en comparaison internationale. Il faut cependant encore améliorer la collaboration entre les acteurs à l'intérieur du pays.

L'institut dialogue régulièrement avec les autorités fédérales, notamment avec le Centre suisse de cybersécurité. Il souhaite aussi que Berne porte cette question au Conseil de sécurité de l'ONU pendant son mandat de membre non permanent dans les deux prochaines années.

ats/oang

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