A l'heure actuelle, le praticien qui veut exercer dans un cabinet en Suisse doit notamment avoir au préalable travaillé pendant trois ans dans un établissement helvétique reconnu de formation postgrade. Mais cette disposition pourrait mener à une pénurie de certains médecins dans les régions périphériques.
C'est pour éviter une telle situation qu'une dérogation doit être introduite, a défendu Céline Amaudruz (UDC/GE), au nom de la commission, lors du débat au Conseil national. Les cantons devraient pouvoir accorder des exceptions à la règle requise des trois ans d'activité en cas d’offre médicale insuffisante.
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Une mesure limitée dans le temps
Limitée dans le temps, la mesure ne remet pas fondamentalement en cause l'objectif de qualité et d'économicité des prestations médicales, a également estimé le conseiller fédéral en charge de la Santé, Alain Berset. En outre, cette disposition ne s'appliquera qu’à quatre domaines: généralistes, pédiatres, psychiatres et psychothérapeutes de la jeunesse.
Plusieurs orateurs ont souligné que le texte a l'avantage de pouvoir être mis en oeuvre rapidement.
Débat autour de la psychiatrie
Une minorité de droite voulait retirer la psychiatrie des domaines soumis à exception, en avançant les coûts que cela engendrera. Une sous-couverture coûte plus cher à long terme, a rétorqué Melanie Mettler (Vert'libéraux/BE). Les besoins en soins psychiatriques ont encore augmenté avec la pandémie, a rappelé de son côté Brigitte Crottaz (PS/VD).
Lors du vote, la chambre du peuple a accepté la dérogation pour les quatre catégories de praticiens par 157 voix contre 32. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
ats/oang