Nicolas* s'est fait retirer son permis il y a trois ans. Depuis, il a dû passer plusieurs tests et payer plus de 5000 francs pour le récupérer.
"J'ai été arrêté pour conduite en état d'ivresse. Mon taux d'alcoolémie était assez haut, donc je suis passé par le système Via sicura. Depuis 2020, je fais tout le nécessaire pour récupérer mon permis", raconte-t-il au 19h30 de la RTS.
En plus de l'alcool, Nicolas prenait régulièrement le volant après avoir pris des anxiolytiques. "En tout cas une à deux fois par semaine. On a le sentiment qu'on est léger, qu'on n'est plus anxieux. Et avec l'alcool derrière, leurs effets sont plutôt stressants et angoissants. Donc les deux ne font pas un bon mélange."
La cocaïne, première substance illicite
Selon Marc Augsburger, responsable de l'Unité de toxicologie et chimie forensiques du Centre universitaire romand de médecine légale, entre 10 et 15% des conducteurs avaient consommé dans les 24 heures une substance susceptible de diminuer la capacité de conduire.
L'étude qu'il a réalisée en Suisse lui a réservé une surprise: "On s'attendait à avoir le cannabis parmi les substances illicites les plus présentes. Or, il s'est avéré que ce n'est pas le cas. C'est la cocaïne."
Les indices suspects
De son côté, la police est formée pour repérer les comportements suspects au volant. "L’état physique général de la personne, un teint blême, la transpiration, un problème d’élocution, de la fatigue peuvent nous faire penser qu'il y a un problème au niveau de l'incapacité de conduire", explique Laurent Rey.
Le chef de la police fribourgeoise de la circulation et de la sécurité routière précise que le problème ne vient pas uniquement de l'alcool et des stupéfiants: "On a également la problématique des médicaments qui sont plus difficiles à détecter."
La police le rappelle, il est important de s'abstenir de conduire en cas de fatigue, de consommation d'alcool, de stupéfiants ou de médicaments.
200 morts sur les routes
Quant à Nicolas, il a transféré son centre de préoccupation sur sa famille. Plus question pour lui de prendre la route après avoir bu: "Aujourd'hui, il est clair que je ne toucherai pas le volant si j’ai bu ne serait-ce qu'un verre. Rien que pour la sécurité des gens. Ensuite, pour les problèmes qui peuvent se répercuter après, avec une famille et un travail. Car pour moi, ce n’est pas possible de ne pas avoir de permis."
En Suisse, en 2021, environ 200 personnes ont perdu la vie dans un accident de la circulation, selon les statistiques de l'Office fédéral des routes.
>> Lire à ce sujet : Deux cents personnes mortes sur les routes suisses en 2021
* Prénom d'emprunt
Camille Lanci/fme