Thomas Boyer: "Il faut une task force sur le système de santé suisse"
"Voilà un exemple de cette inaction: depuis 13 ans, on discute au Parlement du financement des hôpitaux. Cela ne peut pas continuer, on doit absolument accélérer notre capacité à prendre des mesures sur les coûts. J'en appelle aux acteurs du système de santé – les hôpitaux, les médecins, les cantons, la Confédération, les assureurs – à s'asseoir autour de la table pour définir des mesures ensemble. On a eu une task force pendant la pandémie, ayons une task force sur un sujet aussi essentiel que celui de la santé", a plaidé dans le 19h30 Thomas Boyer, directeur général de la compagnie d'assurance Groupe Mutuel.
"Il faut arrêter de se renvoyer la balle, on a une responsabilité commune sur l'évolution de notre système de santé", insiste-t-il, relevant que les assurances n'ont pas tous les pouvoirs. "Nous sommes garants de la bonne applicabilité du cadre réglementaire. Nous faisons des contrôles qui permettent de générer 10% d'économies dans le système. Si nous ne les faisions pas, les primes seraient 10% plus élevées".
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Comparant la situation au réchauffement climatique – "il y a un moment donné où c'est minuit moins une et on est à minuit moins une" – Thomas Boyer a renouvelé son appel à des mesures.
Rôle des urgences à revoir
Il faut par exemple redéfinir les points d'entrée dans le système, plaide-t-il. "Ce n'est pas le rôle des urgences d'être – pour une bonne partie de la population – le point d'entrée dans le système de santé".
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"On a dévalorisé le métier de généraliste au profit des spécialistes. Aujourd'hui, on a davantage de spécialistes que de médecins généralistes en Suisse, ce n'est pas logique", a-t-il relevé. Pour valoriser à nouveau le métier de généraliste, "il faudra probablement les payer davantage, mais il faudra aussi revoir la formation".
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Trop d'hôpitaux en Suisse
La Suisse compte 570 instituts hospitaliers sur tout le territoire. "C'est la plus forte densité d'Europe après la France, et c'est 3 fois plus qu'au Danemark", a encore expliqué Thomas Boyer. "Les 3/4 de la population ont le choix entre 8 structures hospitalières, c'est beaucoup trop et cela coûte cher. De plus, ce n'est pas un gage de qualité, 50% des hôpitaux aujourd'hui n'ont pas assez d'opérations dans un certain nombre de domaines pour garantir la qualité", fait-il encore valoir.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: France-Anne Landry