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Guy Parmelin va convoquer une table ronde sur la crise du logement

En pleine crise du logement, le Conseil national affaiblit les droits des locataires
En pleine crise du logement, le Conseil national affaiblit les droits des locataires / 12h45 / 2 min. / le 7 mars 2023
Face à la crise du logement, Guy Parmelin réunira ce printemps les cantons, la branche de la construction, ainsi que les associations de locataires et de propriétaires autour d'une table-ronde. Alors que la droite a réussi à affaiblir les droits des locataires mardi au Parlement, le conseiller fédéral en charge du logement craint que l'actuelle pénurie conduise à des troubles sociaux.

Face à la hausse des loyers, Guy Parmelin craignait récemment dans la "SonntagsZeitung" une recrudescence "des tensions sociales". Mardi matin, devant le Parlement, le conseiller fédéral en charge du logement a réitéré ses inquiétudes. Le Vaudois a appelé tous les acteurs concernés à s’asseoir à une table pour chercher ensemble des solutions.

"Les fronts sont crispés, voire figés. Je le regrette vivement, car les défis devant nous sont immenses. Et la Confédération seule n'a pas toutes les cartes en mains", a déclaré Guy Parmelin, qui invite les cantons ainsi que tous les milieux concernés à une table ronde.

La date n'a pas encore été fixée, mais la table ronde devrait avoir lieu ce printemps, précise le chef de l'information de Guy Parmelin à la RTS. "Le but est d'améliorer les conditions cadre, notamment les règles de l'aménagement du territoire, pour réussir à construire plus rapidement les logements nécessaires", explique Urs Wiedmer.

Sous-locations limitées

Reste que, pour l'instant, les fronts semblent inconciliables. Mardi, le Conseil national débattait de deux motions visant à renforcer les droits des propriétaires. Critiquant les associations de locataires, le PLR, Le Centre et l'UDC ont réussi à durcir les règles concernant les sous-locations.

Sous peine de voir leur bail résilié, les locataires devront obtenir à l'avenir le consentement écrit du propriétaire et la sous-location ne pourra pas durer plus de deux ans. "Le but est de lutter contre les sous-locations abusives, soit les cas où les locataires sous-louent à des prix qui dépassent largement, parfois de manière exorbitante, le loyer initial convenu entre bailleurs et locataires", a déclaré le conseiller national Sidney Kamerzin (Le Centre/VS).

Mais pour les Verts et le PS, la droite voudrait en fait faciliter les conditions de résiliation des baux: "Le but poursuivi ne fait aucun doute: faciliter l'expulsion de locataires, notamment dans les zones de pénurie, dans le but de pouvoir relouer encore et encore plus cher", a indiqué le conseiller national Baptiste Hurni (PS/NE).

Menace de référendum

Seconde victoire pour la droite: les procédures pour congédier des locataires devraient être accélérées lorsque le propriétaire veut utiliser un logement pour son besoin propre. "Aujourd'hui, un propriétaire doit attendre plusieurs mois, voire des années, avant de pouvoir utiliser, pour ses propres besoins, un objet loué", a déclaré la conseillère nationale Christa Markwalder (PLR/BE).

Si ces décisions devaient être confirmées par le Conseil des Etats, la gauche a déjà annoncé vouloir saisir le référendum.

Il faut dire qu'il est devenu très difficile de trouver un logement dans les régions urbaines en Suisse. L'actuel taux de logements vacants est de 1,31%. Selon l'Office fédéral de la statistique, les loyers ont augmenté en moyenne de 30% depuis l'an 2000.

Jean-Marc Heuberger/vajo

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