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Le Conseil fédéral veut faire plus pour protéger les personnes handicapées

Le Conseil fédéral veut renforcer les droits des personnes en situation de handicap
Le Conseil fédéral veut renforcer les droits des personnes en situation de handicap / 19h30 / 2 min. / le 10 mars 2023
Les personnes en situation de handicap doivent pouvoir accéder plus facilement au monde du travail ou à des logements adaptés. Le Conseil fédéral a présenté vendredi sa stratégie 2023-2026 pour mieux les protéger contre les discriminations.

Près de 1,8 million de personnes vivent en Suisse avec un handicap. Elles doivent pouvoir vivre de manière aussi autonome que possible et participer sur un pied d'égalité avec les autres à la vie publique, économique et sociale, estime le Conseil fédéral.

Le gouvernement salue les efforts déjà consentis ces dernières années, notamment en ce qui concerne l'adaptation des bâtiments et des transports publics. Mais le travail n'est pas terminé.

"On n'est pas au bout des efforts", a souligné Alain Berset dans l'émission Forum de la RTS. "On a quand même un nombre important de personnes handicapées qui, à un titre ou à un autre, sont freinées ou empêchées d'accéder au logement de leur souhait ou à un travail ou à des services (…) Il faut faire plus."

C'est pourquoi le Conseil fédéral a décidé de lancer un débat important à ce sujet. "On peut, en modifiant la loi, envisager des améliorations", a encore relevé le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI).

>> L'interview d'Alain Berset dans Forum :

Le Conseil fédéral veut améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap: interview d’Alain Berset
Le Conseil fédéral veut améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap: interview d’Alain Berset / Forum / 8 min. / le 10 mars 2023

Un guide pour les familles avec des enfants en situation d'handicap

Quatre domaines prioritaires

Le DFI doit présenter une modification de la loi sur l'égalité pour les handicapés d'ici la fin de l'année. Le gouvernement envisage des programmes concrets, élaborés en collaboration avec la société civile, en complément de la loi. L'accessibilité doit être encore facilitée dans quatre domaines en particulier.

Dans le monde professionnel, quelque 25'000 personnes handicapées travaillent dans des ateliers protégés. Bénéficiant généralement d'une rente AI, elles sont exclues du marché du travail général ou occupent moins souvent des postes qui correspondent à leurs compétences. En outre, elles sont davantage exposées à la violence et au harcèlement au travail.

Les employeurs doivent prendre des mesures pour permettre aux personnes en situation de handicap d'exercer une activité lucrative comme les autres, estime le gouvernement. Il faut par exemple lutter contre les préjugés à l'embauche et adapter les outils de travail.

Faciliter l'inclusion numérique

Dans le domaine des services, il convient d'agir en matière d'inclusion numérique. Les autorités comme les prestataires privés doivent en outre permettre un meilleur accès aux prestations bancaires, de conseil ou de soins.

Des mesures doivent aussi être prises en matière de logement. En Suisse, environ 150'000 personnes handicapées vivent en institution, par exemple dans des foyers ou des maisons de retraite, relève le gouvernement.

Ces personnes ne peuvent pas forcément choisir librement leur lieu de vie. Elles doivent pouvoir trouver des logements accessibles et abordables. Le recours à des équipements ou à des prestations, comme l'assistance personnelle, doit également être facilité.

Renforcer les droits civils

Enfin, l'accent doit être mis aussi sur les droits civils des personnes en situation de handicap. Celles-ci doivent pouvoir participer aux débats de société et aux décisions politiques. "Seules les personnes qui jouissent de cette possibilité se sentent prises au sérieux et membres à part entière de la société et de la collectivité", souligne le Conseil fédéral.

Différentes options doivent être évaluées, telles que la prise de décision assistée. Il convient également d'analyser la curatelle de portée générale.

La langue des signes reconnue

Le gouvernement souhaite par ailleurs promouvoir l'égalité des personnes sourdes en reconnaissant la langue des signes dans les trois langues officielles. "L'encrage de cette reconnaissance dans la loi devrait aussi permettre d'améliorer la situation pour les personnes sourdes et malentendantes", a relevé Alain Berset.

>> Lire : Le Conseil fédéral veut reconnaître les langues des signes dans la loi

ats/oang

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