Vendredi 13 mars 2020: alors que le coronavirus se propage en Suisse, le Conseil fédéral ordonne la fermeture des écoles jusqu’au 4 avril, pour endiguer la pandémie. Une décision qui s’est ensuite étendue jusqu’au 11 mai.
Le télétravail s’est donc organisé pour continuer l'activité professionnelle malgré le ralentissement causé par la pandémie.
Pour les élèves aussi, la vie s'est poursuivie à distance. Seuls face à leur écran d’ordinateur, ils ont dû réapprendre à étudier. Et ils s'en souviennent encore, comme l'ont raconté celles et ceux rencontrés dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel.
Manque de communication
"C’était plus compliqué de faire ses études à la maison. En tout cas pour moi. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi mais le travail allait moins vite", rapporte Antoine Maier, étudiant à l’EPFL.
"Le manque de communication et le fait de n'avoir aucun contrôle sur la présence des élèves est un aspect négatif. On ne sait pas s’ils sont en train de nous écouter ou pas. Parfois c’était même difficile d’entrer en contact avec eux", se souvient Marian Terpino, professeur de mathématiques au Lycée Jean Piaget à Neuchâtel.
Inégalités révélées au grand jour
Ces mois difficiles ont fait ressortir les inégalités. Certains élèves ont décroché et les lacunes se sont installées.
"A l’EPFL, on savait qu’il fallait beaucoup travailler et c'était un peu difficile de s'y remettre. Et comme j'ai eu de nouvelles lacunes dans certaines matières, c’était un peu compliqué. Je trouve quand même que je me suis bien réadaptée au rythme de manière générale, même si ça dépend des cours", admet Manon Sierra, aujourd'hui étudiante à l’EPFL et lycéenne pendant le premier confinement.
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"Je n'arrivais plus du tout à me concentrer quand je suis retournée à l'école. Je ne pouvais que suivre les cours de mon côté. Je pense que ça a complètement transformé mes études et la façon dont je travaille maintenant", se remémore Clélia Albert, aujourd'hui étudiante à l’EPLF et lycéenne pendant le premier confinement.
Sentiment de solitude
Tous le concèdent, c’est avant tout les contacts humains qui leur ont cruellement manqué.
"Je dirais que ce qui m'a le plus manqué, c’était tous les échanges physiques. Aussi bien les regards que les sourires ou même un hochement de tête. Tous ces aspects-là, on ne les voit pas derrière un écran alors qu'ils permettent de donner la validation que ce qu'on est en train de raconter est compris. Et c’est super important", reconnaît Marian Terpino.
"J’ai l’impression qu'à mon retour à l'école, j’étais surtout très heureuse de retrouver ce que j’avais eu avant. Quelque part, je l'apprécie plus, car je me rends compte que ce n’est pas quelque chose que l’on a d’office. C’est une chance de l'avoir", confie Aude.
Cette chance de pouvoir apprendre en communauté n'a pas été oubliée, même trois ans après.
Sujet tv: Claire Ekersly
Adaptation web: Julie Marty