En Suisse, les responsables des eaux dans les cantons observent avec soulagement les précipitations de ces derniers jours. Mais les quantités tombées sont loin d'être suffisantes, comme l'explique François Mettra, météorologue et hydrologue, chercheur à l'EPFL. "Il faudrait qu'on ait de la pluie de manière régulière dans le prochain mois et aussi pas de trop fortes chaleurs afin d'éviter que la végétation pompe toute l'eau du sol", a-t-il expliqué mercredi dans La Matinale.
Pas de problème d'érosion
Quant à la neige tombée en altitude, elle contribue à stocker l'eau, qui sera restituée aux cours d'eau dans les jours et semaines à venir, mais là aussi, cela ne sera pas suffisant, explique le métérologue. "C'est une réserve d'eau intéressante. Mais il faut savoir qu'on reste en-dessous des normes en terme d'enneigement même à haute altitude. A moyenne et basse altitude, on a encore un très grand déficit de couverture neigeuse."
En revanche, ces précipitations, mêmes fortes, ne devraient pas entraîner des problèmes d'érosion ou de glissement de terrain comme on le voit parfois après de gros orages d'été, selon le spécialiste. En cette saison, les sols sont capables d'absorber de telles quantités d'eau.
Situation critique en Valais
Si les précipitations contribuent à réalimenter les nappes phréatiques, les niveaux restent toujours bas cette année. C'est notamment le cas en Valais où la situation était critique au début du mois. "Si l'on observe les cartes, on voit que le niveau reste anormalement bas surtout en Haut-Valais et en Valais central. Les précipitations de ces derniers jours ont toutefois eu un effet positif sur les niveaux de la nappe", souligne Christine Genolet-Leubin, cheffe de service et responsable de la gestion des eaux dans le canton, mercredi dans La Matinale.
Massimiliano Zappa, hydrologue à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), parle lui aussi d'un soulagement passager. "Il y a eu 10% des précipitations nécessaires", souligne-t-il. Il estime toutefois qu'il manque encore entre 30 à 35 jours de précipitations pour combler le déficit.
Delphine Gendre/Gaël Klein/hkr/ats