Candidat aux Etats, Vincent Maitre veut "mettre fin à l'hégémonie de la gauche genevoise"
Renverser le duo de gauche au Conseil des Etats incarné par Lisa Mazzone (Les Vert.e.s/GE) et Carlo Sommaruga (PS/GE) ne sera pas simple. Malgré tout, l'actuel conseiller national Vincent Maitre (Le Centre/GE) en fait son objectif en vue des élections fédérales de cet automne. Pour lui, "il est temps de mettre fin à l'hégémonie de la gauche genevoise qui siège au Conseil des Etats depuis bien trop longtemps." Cela fait depuis 2007 que les deux sièges genevois à la Chambre haute sont occupés par des élus de gauche.
Cohésion à trouver
Mais pour parvenir à leur ravir un siège, et Vincent Maitre en est conscient, les partis bourgeois genevois vont devoir trouver une forme de cohésion. Et ce alors que la base du Centre n'y est pas favorable, comme elle l'a démontré en rejetant toute alliance en vue des élections cantonale.
"La gauche bénéficie des divisions de la droite et de cette incapacité à s'entendre", regrette-t-il. "Mais j'ai bon espoir que cette fois-ci nous y arrivions, parce que je pense être quelqu'un de rassembleur et de concensuel." Et le candidat aux Etats de poursuivre: "A un moment donné, c'est soit on décide d'inverser la vapeur et d'être plus intelligent que par le passé, soit on continue de se crêper le chignon au sein de la droite et offrir des fauteuils sur des plateaux d'argent aux sénateurs de gauche."
Selon lui, les dynamiques ne sont pas les mêmes lorsqu'on se place sur le plan cantonal ou fédéral.
"A Genève, la sensibilité des personnes est un peu différente. Nous avons passablement de points de désaccord avec l'UDC, et c'est ce que nos militants ont décidé de retenir pour les élections cantonales", souligne-t-il. Mais sur les questions qui se posent au niveau fédéral, "nous avons énormément de points de convergence sur des thématique qui sont pour moi les plus importantes, à savoir la fiscalité, l'économie ou les conditions-cadres pour nos emplois."
Nouvelle vitalité du parti
Globalement, Le Centre est sur une bonne dynamique, estime Vincent Maitre. C'est ce que montrent les récentes victoires observées dans plusieurs cantons, avec notamment quatre sièges de plus remportés par le Centre aux dernières élections à Zurich et à Bâle-Campagne.
"Il y a eu une redynamisation du parti, avec un changement de nom, qui est plus cosmétique, mais qui témoigne d'une volonté de se moderniser. Et ça porte ses fruits", se réjouit-il. Une vitalité retrouvée que le parti n'espérait pas aussi rapide. "Donc on est plutôt optimiste pour la suite. On a de bonnes raisons de penser qu'on va encore se renforcer un peu partout en Suisse."
Un vent dans le dos dont il espère tirer profit, même s'il confie que ce n'est pas la raison pour laquelle il présente sa candidature au Conseil des Etats. "Je pense que mon canton, Genève, doit être mieux défendu à Berne. Je pense que Genève a des choses à dire, des argument de poids à faire valoir pour le fonctionnement du pays, et pas seulement du canton. C'est dans ce sens-là que j'ai envie d'y aller et de porter un projet pour Genève."
Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Fabien Grenon
"Nous exprimons notre soutien plein et complet à Valérie Dittli"
Après les premières révélations de la RTS sur la situation fiscale de Valérie Dittli, la principale intéressée s'est exprimée, d'autres médias ont enquêté et le Conseil d'Etat vaudois a lancé une expertise externe. Mais aucune voix officielle de la présidence du Centre au niveau fédéral, le parti de la conseillère d'Etat vaudoise, ne s'était faite entendre jusqu'alors.
Invité de La Matinale ce mercredi, le vice-président du Centre Vincent Maitre conteste ce silence, assurant que Valérie Dittli n'est pas lâchée par son parti.
"Nous lui avons exprimé notre soutien plein et complet. Mais maintenant, c’est aussi une marque de confiance qu'on lui fait. Elle est largement assez grande et compétente pour savoir comment répondre. Nous nous tenons à notre mot d'ordre au sein de la présidence du Centre qui est de laisser les sections cantonales gérer leur politique, leurs affaires quotidiennes et leur communication", souligne-t-il.
Attaques "caricaturales"
De toute façon, selon lui, tout rentrera rapidement dans l'ordre, tant les attaques contre Valérie Dittli sont "caricaturales, exagérées, voire grotesques".
"Dévoilé récemment, l'avis de droit de l'expert mandaté par Valérie Dittli le démontre bien", insiste-t-il. "Quand vous êtes étudiant, le code civil est assez clair: vous ne constituez pas votre domicile fiscal à l’endroit où vous faites vos études. La loi nous dit que le domicile est l’endroit où on réside avec l’intention de s'y établir sur le long terme. Or, quand on est étudiant, par définition, il n’y a pas ce genre de certitude-là."
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