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Face à la baisse d'inhumations, les cimetières doivent repenser leur aménagement

Face à la baisse d'inhumations, les cimetières doivent repenser leur aménagement [Keystone - Georgios Kefalas]
Face à la baisse d'inhumations, les cimetières doivent repenser leur aménagement / La Matinale / 4 min. / le 17 mars 2023
Avec de moins en moins d'inhumations et de plus en plus de crémations, les cimetières doivent réaménager leurs espaces pour répondre aux besoins des nouveaux rites funéraires. La ville de Fribourg étudie la possibilité de transformer une petite partie du cimetière St-Léonard en parc.

Les tombes occupent moins de place dans les cimetières. Le nombre croissant de crémations a modifié la donne, comme les concessions funéraires des familles qui arrivent à échéance et qui ne sont pas renouvelées et les monuments démantelés. Les espaces qui se libèrent doivent donc être réaménagés.

A Fribourg, le cimetière St-Léonard envisage différentes pistes: "Actuellement certains secteurs libres sont transformés en prairies fleuries", a expliqué dans La Matinale de vendredi son responsable Stéphane Wicht. "Une partie pourrait être transformée en parc public, un lieu de rencontre pour les personnes du 3e âge avec éventuellement une terrasse, des chaises libres pour que les gens puissent se côtoyer et se recueillir sur les tombes. Mais il faut faire attention: c'est un lieu de recueillement, on ne veut pas que le cimetière se transforme en place de jeux".

Un sentier didactique autour des personnalités célèbres enterrées dans le cimetière est une autre possibilité étudiée. "Il y a 180 tombes protégées par le service des biens culturels du canton, dont celle par exemple de Jo Siffert (célèbre pilote automobile, ndlr) qui attire chaque année beaucoup de monde, ou un tour autour des monuments taillés par les marbriers de la ville qui pourraient être très intéressants à découvrir", a encore relevé son responsable.  

Jardin du souvenir

Le nombre croissant de crémations chamboule l'agencement des lieux dédiés aux morts. "En 1980, on faisait 25% de crémations et 75% d'inhumations, on arrive maintenant à 90% de crémations", a indiqué Pierre Rossier, administrateur des pompes funèbres Murith à Fribourg.

Résultat: les cendres des défunts sont déposées dans un jardin du souvenir, un columbarium ou une petite tombe cinéraire, des pratiques funéraires prenant moins de place dans les cimetières.

Cette problématique affecte surtout les grands cimetières des villes. Dans les villages, la réorganisation des petits espaces libres autour des Eglises n'est pas un souci.

Artisans marbriers en difficulté

Les crémations ont également signé l'arrêt de mort des artisans marbriers, victimes collatérales des nouveaux rites funéraires majoritaires.

"Les marbriers qui font leurs monuments eux-mêmes sont en voie de disparition totale. Nous n'intervenons même plus pour la fourniture de la dalle mais seulement pour les inscriptions et les décorations", a relevé Jean-François Suys, directeur de la marbrerie Page à Romont et un des derniers artisans romands encore en activité.

Fabrice Gaudiano/lan

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