Lionel Gehriger est pédiatre au Mont-sur-Lausanne. Son cabinet cherche à embaucher une assistante médicale depuis plusieurs semaines. "On a reçu une dizaine de candidatures mais ce ne sont que des profils de secrétaires médicales, ce qui est un autre métier", explique le médecin au 19h30. "J’ai discuté du problème avec d'autres collègues de la région… Actuellement, il y a une dizaine de pédiatres qui cherchent à recruter du personnel qualifié", ajoute-t-il.
Piliers des cabinets, les assistantes médicales ont un cahier des charges bien fourni. Leurs tâches s'articulent autour de quatre grands axes: l'accueil des patients, la gestion des rendez-vous, les tâches administratives et les gestes médicaux.
"Durant l’apprentissage nous avons des cours de laboratoire, de radiologie, d’administratif… Au final, on exerce plusieurs métiers", témoigne Annick Péter, assistante médicale depuis bientôt 10 ans.
Formation poussée
Si la formation est poussée, les salaires restent bas. En première année, une assistante médicale diplômée gagne environ 4200 francs par mois pour 42 heures par semaine. En cause: la majeure partie de leur travail est peu ou pas rémunéré par le système de facturation Tarmed.
"Ce sont elles qui conseillent les patients, qui les renseignent, qui jugent s’ils peuvent rester à la maison ou s’ils ont besoin d’être consultés. Des conseils téléphoniques gratuits qui représentent une grande charge de travail, mais qui sont totalement invisibles aux yeux du système Tarmed", détaille Elsa Collet, la pédiatre qui emploie Annick Péter.
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Conséquence, de nombreuses professionnelles changent de carrière pour se former dans une profession plus reconnue et mieux rémunérée.
C’est le cas de Cindy Da Costa Tavares, qui a travaillé pendant dix ans comme assistante médicale avant de reprendre des études d’infirmière. "Le salaire est très faible et plafonne au bout de 12 ans d’exercice", témoigne-t-elle. "C’est un métier très important, malheureusement peu reconnu par rapport aux responsabilités et à la charge de travail exigée. On est souvent perçue comme "la gentille dame de l’accueil", et ça, c'est quelque chose de relativement difficile à accepter sur du long terme", ajoute-t-elle.
Une autre raison qui expliquerait la pénurie d'assistantes médicales serait le manque de places d'apprentissage. Avec le manque de personnel existant, les petits cabinets n'ont pas assez de moyens pour pouvoir former la relève.
Un nouveau projet de facturation, le Tardoc, est à l'étude depuis quatre ans. Les professionnels de la santé espèrent que le système permettra de mieux valoriser le travail des assistantes médicales.
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Sujet TV : Julie Conti /saje