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Une expérience vaudoise montre que l'agriculture peut être proche de la neutralité carbone

Quel bilan carbone pour l’agriculture vaudoise? Après un an d’analyses précises, l'association Prométerre a identifié les leviers possibles
Quel bilan carbone pour l’agriculture vaudoise? Après un an d’analyses précises, l'association Prométerre a identifié les leviers possibles / 19h30 / 2 min. / le 21 mars 2023
Les sols d'une vingtaine d'exploitations ont été analysés pour déterminer l'empreinte climatique de produits comme le lait, la viande ou les céréales. L'association Prométerre constate qu'il existe un réel potentiel de séquestration du carbone dans les sols.

Après une année de calculs, Prométerre, l'association vaudoise de promotion des métiers de la terre, sort la première étude carbone dans l’agriculture vaudoise. Elle le fait en lien avec les préoccupations climatiques publiées lundi par les membres du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC).

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Suite à une expérience menée dans une vingtaine d'exploitations, Prométerre tire un bilan positif et affiche de bons résultats, en rappelant que l’agriculture est l’une des rares activités économiques qui a la capacité de séquestrer le carbone. En effet, lorsqu'une plante se dégrade, la biomasse retourne nourrir le sol et le gaz se retrouve stocké dans l’humus.

Des terres agricoles remplies de vers de terre

Thierry Salzmann, agriculteur à Bavois, est l’un des participants au projet pilote de Prométerre. Face aux aléas climatiques, il pratique de l’agriculture de conservation, en ne labourant pas ses terres cultivées pour les rendre plus résilientes.

Selon lui, tout le secret réside dans un sol gorgé de matière organique, donc vivant. Mardi dans le 19h30 de la RTS, il montre la vivacité de ses sols, une motte de terre à la main, arrachée dans l'un de ses champs: "il y a pleins de nos amis les vers de terre, ce sont de très bons indicateurs de la vie du sol."

Selon le bilan de Prométerre, son exploitation n’atteint pas totalement la neutralité carbone. "Pour améliorer la situation, il faudrait que je diminue la fertilisation azotée, les engrais du commerce", indique-t-il.

Reste que la vingtaine de fermes analysées ont un bon bilan carbone, meilleur que la moyenne européenne.

>> Voir aussi dans le 19h30 l'exemple de la ferme école de Grangeneuve :

La ferme innovante de Grangeneuve (FR) utilise des technologies dernier cri pour une production écologique et de qualité
La ferme innovante de Grangeneuve (FR) utilise des technologies dernier cri pour une production écologique et de qualité / 19h30 / 1 min. / le 21 mars 2023

Les possibilités d'améliorer la situation

Aujourd’hui, l’agriculture vaudoise émet près de 5,7% des gaz à effet de serre dans le canton, contre 23,5% pour le chauffage et l'électricité, 27,9% pour la mobilité, 43,9% pour les industries et la consommation.

Pour améliorer leurs résultats, les agriculteurs ont une marge de manoeuvre. Les leviers dépendent des exploitations, affirme Aude Jarabo, responsable climat chez Prométerre. "On peut jouer avec les types d'aliments pour le bétail ou le type de sol."

Tous les sols ne peuvent en effet pas être traités de la même manière: en fonction de la teneur en argile, ou de la quantité de cailloux, on ne peut pas mettre la même quantité de carbone dans tous les sols, explique Aude Jarabo.

L'expérience de Prométerre n'en est qu'à ses débuts. D'ici quatre ans, quelque 500 exploitations feront à leur tour un bilan.

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Sujet TV: Lorence Milasevic, Yvan Thorimbert

Adaptation web: Miroslav Mares

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