Moins de substances toxiques dans les rooibos, la prudence reste de mise

Le rooibos est un arbuste se trouvant majoritairement en Afrique du Sud. Riches en antioxydants et pauvres en caféine, ses feuilles sont arrivées jusqu'à nos tasses suisses. Cependant, selon la manière de les cultiver, elles peuvent s’avérer toxiques.

On en parle et le magazine Ma Santé ont mené l’enquête en faisant analyser 12 échantillons de thés rooibos de marques différentes par un laboratoire. Le but était de mesurer leur quantité d’alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP), des substances néfastes pour le foie et potentiellement cancérigènes, puis de déterminer si cette quantité correspondait aux limites fixées par l’Union européenne.

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques, substances nocives

Présents naturellement dans les mauvaises herbes, les alcaloïdes pyrrolizidiniques peuvent contaminer les plantes consommées par les humains comme les rooibos. Aujourd’hui, la loi prévoit que les rooibos ne doivent pas contenir plus de 400 microgrammes d’alcaloïdes pyrrolizidiniques par kilo.

Pour l’Office fédéral de la santé et des affaires vétérinaires en Suisse, il est nécessaire d’éviter au maximum d’ingérer des alcaloïdes pyrrolizidiniques et de réduire autant que possible leur teneur dans les aliments. "Les valeurs limites de l’Union européenne seront d’ailleurs reprises en 2024 par la Confédération", précise le chimiste cantonal genevois Patrick Edder, interrogé par On en parle.

Tous les échantillons conformes

Bonne nouvelle: tous les échantillons analysés sont bien en dessous de la limite fixée par l’Union européenne. Mieux encore, aucun alcaloïde pyrrolizidinique n’a été détecté dans cinq produits. Les sept autres marques de thé en contenaient entre 11 et 77 microgrammes.

>> À consulter: les résultats des analyses des thés au rooibos :

Le prix n’est pas déterminant

Les deux échantillons les moins chers du test, le Qualité et Prix de la Coop et le Lord Nelson de Lidl, chacun à moins de trois francs par 100 grammes, ont été jugés respectivement ‘très bon’ avec aucune substance détectée, et ‘bon’ avec la présence de 14 microgrammes d’alcaloïdes pyrrolizidiniques par kilo.

Du côté des thés les plus chers, le Sirocco acheté chez Globus a été jugé ‘très bon’ tandis que le Dammann frère, acheté chez Manor, arrive en queue de classement avec 77 microgrammes d’AP par kilo. À noter que ce résultat est tout de même satisfaisant car en dessous des limites légales.

Contacté par On en parle, le directeur marketing de Dammann frères a précisé que même si le travail du producteur était assidu, il n'était pas possible d’exclure une présence fortuite ou une contamination d’une production adjacente. D’autres fabricants argumentent dans ce sens en justifiant que la présence d’alcaloïdes est "involontaire" et qu'il est difficile de les éliminer complètement. Pourtant, cinq thés testés ne contenaient aucun alcaloïde pyrrolizidinique.

Selon le directeur général d’Erboristi, la marque de thé vendue chez Manor, ce résultat honore les efforts entrepris pour éviter les alcaloïdes pyrrolizidiniques. Les cultivateurs employés par la marque doivent régulièrement enlever les mauvaises herbes de leurs champs et récoltent le rooibos à la main, ce qui permet un contrôle supplémentaire.

Sujet radio: Marie Tschumi et Bastien Von Wyss

Adaptation web: Myriam Semaani