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Gauche et syndicats lancent le référendum contre la réforme de la LPP

Pierre-Yves Maillard, le président de l'USS. [Keystone - Peter Schneider]
Référendum des syndicats et de la gauche contre la réforme LPP: interview de Pierre-Yves Maillard / Le 12h30 / 1 min. / le 31 mars 2023
Comme annoncé lors des débats au Parlement, la gauche et les syndicats ont lancé vendredi le référendum contre la réforme du 2e pilier. Ils dénoncent un projet qui obligera de travailler plus pour toucher au final des rentes plus basses.

Adoptée par le Parlement lors de la session de printemps, la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP21) entraîne des baisses de rentes pouvant atteindre 3240 francs par an, dénoncent les référendaires.

La réforme prévoit un abaissement du taux de conversion, de 6,8% à 6%, devenu nécessaire selon ses partisans en raison de l'augmentation de l'espérance de vie. Le capital constitué par un rentier durant son activité professionnelle aboutira donc à une rente plus petite.

>> Lire : Payer plus pour une plus petite retraite? La réforme qui peut faire mal

La moitié des personnes assurées bénéficieront d'une compensation de rentes, durant une période transitoire de 15 ans. Le seuil d'accès au deuxième pilier sera abaissé, ce qui permettra à 100'000 personnes d'être nouvellement ou mieux assurées.

Les femmes à nouveau pénalisées

Le président de l'USS Pierre-Yves Maillard a rappelé que les rentes baissent depuis des années. Et cette réforme est dépassée, a-t-il estimé. "L'abaissement du taux de conversion est une idée datant de l'époque des taux d'intérêt négatifs: en raison du revirement des taux et du renchérissement, les rentes doivent désormais être augmentées et non plus réduites".

Après le relèvement de l'âge de la retraite, les femmes seront une nouvelle fois pénalisées. La majorité d'entre elles subiront des baisses de rentes, ont encore fait valoir les référendaires. Ils rappellent que, durant la campagne de votation sur AVS21, les partis bourgeois avaient promis d'empoigner le problème des rentes trop basses, en particulier celles des femmes. Or ces promesses n'ont pas été tenues.

Un projet jugé coûteux et "indigne"

Plusieurs orateurs ont rappelé que le projet proposé à la base par le Conseil fédéral émanait d'un compromis entre les partenaires sociaux. C'était une solution viable qui permettait d'assurer les rentes, d'en garantir le financement et de les améliorer pour les bas revenus, a relevé la coprésidente du PS Mattea Meyer.

Le projet remanié par le Parlement est un "projet indigne", a souligné la conseillère nationale et présidente du SSP Katharina Prelicz-Huber (Vert-e-s/ZH).

Ce projet est coûteux et n'apporte presque rien, a résumé Mattea Meyer. Et de rappeler que plusieurs associations plutôt à droite de l'échiquier politique, comme GastroSuisse ou le Centre patronal, estiment aussi que les coûts seront disproportionnés par rapport aux prestations.

Les syndicats et la gauche ont jusqu'au 6 juillet prochain pour récolter les 50'000 signatures nécessaires.

ats/oang

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