Des oreilles, des museaux et du chocolat qui coule à flots: dans le laboratoire de ce confiseur à Noville (VD), des centaines de lapins sortent des moules chaque jour.
Mais cette année, un nouveau défi attend les chocolatiers, avec l'augmentation du coût des matières premières telles que les fèves de cacao, le beurre ou encore le sucre, qui se situe en moyenne entre 10 et 15%.
Consommation importante d'énergie
Si l’an dernier, un kilo de lapin de Pâques en chocolat revenait à 100 francs, le chocolatier Christophe Moutarlier a dû adapter ses prix pour passer désormais à 110 francs le kilo.
La hausse de prix est due aux matières premières, mais également aux transports, à la main d’œuvre et à l’électricité qui a augmenté de 50%. "On fabrique notre cacao sur place, de la fève jusqu'au produit fini, ce qui fait qu'on va consommer énormément d'énergie", explique Christophe Moutarlier, chef chocolatier, lundi dans le 19h30 de la RTS
Face à ces nouveaux coûts, les artisans n'ont d’autres choix que de réduire leurs marges et d'adapter leur production pour rester accessibles. "On essaie de faire des lapins plus petits pour ne pas être trop cher", explique Dima, chocolatière.
Près de 20% du chiffre d’affaires annuel
Les fêtes de Pâques représentent près de 20% du chiffre d’affaires annuel des chocolatiers en Suisse. Le défi est donc de taille: faire face à la hausse des prix alors même que, depuis la pandémie, les ventes de chocolat sont en recul.
"On est sur un élastique qui ne fait que se tendre. Celui qui n'arrive pas à maîtriser ses coûts sera en très grandes difficultés. Un artisan se doit d'avoir plusieurs casquette, que ce soit par exemple dans la finance ou dans le management", souligne Laurent Buet, président de la Société des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs du canton de Vaud.
Geneviève Dentan/hkr
Les produits "premier prix" n'échappent pas à l'inflation
De plus en plus prisés par les consommateurs, les produits premiers prix des grands distributeurs ont connu ces 12 derniers mois un important succès. Mais, contre toute attente, le coût de ces produits a également augmenté. Ainsi, les tomates concassées de la marque Prix Garantie ont augmenté de près de 45%, de 33% pour la marque M-Budget et enfin de 11% pour les grandes marques.
Même constat pour le riz à grain long dont le premier prix a augmenté de 14% dans les deux principales enseignes quand son cousin américain, lui, ne prend pas un centime en un an. Mais comment expliquer une telle augmentation? Migros et Coop évoquent toutes deux des prix de base "trop faibles".
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