Le parti écologiste veut discuter d'une réforme de la place financière helvétique lors de la session parlementaire spéciale dédiée à la crise bancaire, qui se tiendra du 11 au 13 avril.
>> Lire aussi : Le Conseil national veut une commission d'enquête parlementaire sur Credit Suisse
Avec près de 120 milliards de francs de financements depuis 2015, Credit Suisse et UBS figurent parmi les banques qui financent le plus les énergies fossiles au niveau international, selon l'ONG Reclaim Finance.
Ce sont les mauvais élèves d'une place financière suisse qui continue de trop investir dans les combustibles fossiles, confirme une analyse de l'Office fédéral de l'Environnement (OFEV).
Arrêter d'investir dans les énergies fossiles
Pour les Verts, la crise actuelle est historique et c'est donc le bon moment de rendre les flux financiers conformes aux obligations prises par la Suisse en faveur du climat. Concrètement, ils estiment qu'il faut arrêter d'investir dans les énergies fossiles, favoriser les obligations vertes (prêts qui servent l'environnement) et faire preuve de plus de transparence sur les portes-feuilles.
"On va essayer de poser toute une série de conditions. Oui, on doit éteindre l'incendie, donc on accepte le principe de donner des garanties. Mais en échange d'un certain nombre de conditions, à l’image de la discussion menée autour des boni", a expliqué le conseiller national vert vaudois Raphaël Mahaim mardi dans La Matinale de la RTS.
Et à plus longue échéance, il s'agirait aussi de réformer le système et de fixer des règles à l'ensemble du monde bancaire. Il faut "changer le cadre réglementaire pour poser des exigences qui ne vont pas seulement s'appliquer à ces garanties bancaires-là mais de façon générale à l'avenir du système bancaire en Suisse", a souligné l'écologiste.
Peu de chances de convaincre une majorité du Parlement
Sur le principe, le Parti socialiste est en faveur d'une place financière durable sur le plan sociétal et écologique. Le PS est d'ailleurs en train d'élaborer une initiative populaire qui veut réduire les investissements nuisibles pour le climat.
Mais la droite bourgeoise, elle, n'est pas prête à suivre. L'UDC parle de "greenwashing" alors que le PLR dénonce un '"opportunisme politique". Il n'est pas question pour ces partis de fixer des règles contraignantes en matière d'écologie à la nouvelle méga-banque.
"Je pense que l'idée est très malvenue, la situation est déjà suffisamment difficile sur les marchés financiers et UBS a une tâche immense qui est de rester à flot et d'être bénéficiaire à l'avenir", a relevé le conseiller national UDC bernois Manfred Bühler. "Et si on met maintenant des conditions drastiques, idéologiques, ça ne peut qu'empêcher UBS d'arriver à bon port et on devra même peut-être sauver UBS à cause de ces conditions posées par les Verts".
Camille Degott/oang