La Suisse entend poursuivre son engagement contre les mines ces prochaines années. A l'occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines mardi dernier, les départements de la Défense et des Affaires étrangères ont présenté leur plan d'action pour la période de 2023 à 2026. Un document qui fait office de feuille de route et qui, pour la première fois, met l'accent sur l'Ukraine.
La Confédération a d'ailleurs déjà annoncé en février un crédit supplémentaire de 140 millions de francs d'aide humanitaire à Kiev et à la Moldavie.
Au total, 7,5 millions seront dédiés au déminage en Ukraine, dont 1,5 million à la FSD, seule ONG suisse active sur le terrain.
Des moyens "modestes"
Son directeur Hansjörg Eberle qualifie l'enveloppe d'insuffisante: "On apprécie beaucoup que la Confédération s'intéresse au déminage en Ukraine et veuille collaborer avec la FSD. Mais les financements de la Suisse sont relativement modestes et ne représentent qu'un cinquième de ce qu'ils devraient être".
Ces moyens ne suffiront pas pour mener à bien des projets significatifs, ajoute-t-il: "Pour faire un projet de déminage qui a un réel impact dans la région de Kharkiv par exemple, il faudrait que la FSD monte un projet de 5 à 7 millions de francs et qu'elle puisse poursuivre cette mission durant plusieurs années."
Le soutien à la FSD ne représente toutefois qu’une partie de l’aide suisse. La Confédération prévoit aussi de livrer du matériel antimines à Kiev et de former des experts ukrainiens au Centre international de déminage humanitaire de Genève.
Mathieu Henderson
Trois champs d'action
Dans le nouveau plan d'action 2023-2026, les départements fédéraux des Affaires étrangères et de la Défense fixent trois champs d'action pour le déminage.
Berne va s'engager pour qu'un nombre aussi élevé que possible d'acteurs assument les obligations du droit international. Il s'agit d'Etats, mais aussi de groupes armés non étatiques.
La Suisse veut aussi renforcer le rôle de la Genève internationale dans le processus de désarmement humanitaire.
La Confédération entend encore soutenir directement sur le terrain les Etats affectés, par le financement de projets et le déploiement d'experts. (ats)