Le "parler jeune" en Romandie, la poussée des murs-frontières et le danger des "boîtes au trésor"
SOCIETE - Cet "accent de banlieue" qui n'en est pas un
Des intonations de langage venues des grandes villes françaises, comme Paris, Lyon ou Marseille, se retrouvent aujourd'hui chez les jeunes de Suisse romande. Cette façon de parler est parfois qualifiée d'"accent de banlieue", un qualificatif erroné teinté de stigmatisation, selon les linguistes.
Sur le plan strictement linguistique, ces sonorités nouvelles qui se propagent notamment par les réseaux sociaux ou la musique se caractérisent par des syllabes plus courtes, des intonations qui varient rapidement et une manière de prononcer certaines consonnes qui peuvent parfois donner une impression d'agressivité.
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TEMOIGNAGES - Des enseignants jurassiens face aux violences subies
Coups de poing, insultes, harcèlement, le corps enseignant jurassien redoute de plus en plus l'augmentation des comportements violents chez les élèves. Plusieurs professeures ont décidé de témoigner anonymement dans le 19h30.
Il a fallu plusieurs faits qualifiés de graves pour que les langues se délient. Il y a six semaines, dans le collège Stockmar à Porrentruy, un enseignant s'est fait agresser physiquement par un élève, qui lui assène des coups de poing et coups de pied. Ses collègues ont débrayé symboliquement pendant un quart d’heure suite à l'agression.
Autre exemple au collège de Delémont, où la police a dû intervenir pour arrêter un jeune qui dissimulait une queue de billard sous ses vêtements. Dans une autre école encore, une enseignante a été visée par le lancer d’une paire de ciseaux, heureusement sans mal.
Le syndicat des enseignants a mené un sondage auprès de ses membres. A la question "avez-vous subi des violences verbales, physiques ou du harcèlement ces cinq dernières années", 56% ont répondu par l’affirmative. Ces violences atteignent même 72% chez les plus petits, soit à l’école enfantine.
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ENQUETE - L'Union européenne normalise ses murs-frontières
Les pays de l’Union européenne construisent de plus en plus de murs, de barrières ou de clôtures à leurs frontières. Objectifs: filtrer les flux humains, comme en Grèce, mais aussi surligner la frontière, là où les limites territoriales font débat entre pays voisins.
Pour les experts, c'est un tabou qui est désormais tombé, signe que les Etats repensent entièrement la manière dont ils voient le monde.
Le dernier exemple en date de ces murs qui se dressent aux frontières de l'Europe est celui de la Finlande, qui partage plus de 1000 kilomètres de frontière avec la Russie. Helsinki a commencé la construction d'une barrière métallique, avec un projet-pilote de 3 km qui vient de se terminer dans le sud-est du pays. Le projet total, sur 200 km, doit être achevé en 2026.
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SANTE - Des Romands friands d'anxiolytiques
L'Observatoire suisse de la santé (Obsan) a récemment publié toute une série de données que la RTS a pu analyser avec deux constats principaux: les anxiolytiques sont consommés à l’excès en Suisse romande; tandis que les enfants et adolescents reçoivent deux fois plus de médicaments contre le trouble du déficit de l’attention (TDAH) à Neuchâtel qu’ailleurs en Suisse.
Les données de l'Obsan démontrent un usage problématique des fameux benzodiazépines. Sous le nom de Xanax, Temesta ou Dormicum, ces molécules sont généralement prescrites pour lutter contre les troubles anxieux et les insomnies. Selon les chiffres du nouvel Atlas de l'Obsan, seul le Tessin devançait les cantons romands en ce qui concerne ces prescriptions.
Avec un tel écart, l'explication est à chercher du côté des prescriptions et des habitudes de traitements. Et le problème, c'est que "les benzodiazépines devraient être envisagés uniquement pour des traitements à très court terme. Très vite, les risques, de dépendance notamment, surpassent les bénéfices", explique Joachim Marti dans La Matinale.
>> Lire : Les Romands sont friands de Xanax et de Temesta
Deux doses pour cent mineurs: c’est la quantité de Ritaline et autres substances comparables qui sont prescrites chaque jour à Neuchâtel. Ce chiffre tombe à moins d’une dose par jour dans le reste du pays et n’est pas nouveau, puisque Neuchâtel occupe la tête de ce classement depuis 2015 au moins.
Isabelle Brun est pédiatre et fondatrice du Centre Inter et Multidisciplinaire pour les enfants et adolescents en souffrance scolaire de Neuchâtel. A ses yeux, les statistiques neuchâteloises sont tout sauf préoccupantes. Elle estime en effet que les TDAH sont plutôt sous-traités dans d’autres cantons.
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REPORTAGE - Les "loot boxes", des jeux de hasard dans des jeux vidéo
Dans la rue ou à la maison, sur la console ou l'ordinateur, les jeux vidéo sont partout sur les écrans. S'ils sont souvent gratuits, ils proposent aussi d'acheter toute une série de produits pour équiper les personnages ou améliorer les performances.
C'est dans cette galaxie qu'apparaissent les "loot-boxes", littéralement les boîtes à butin, ou l'équivalent de pochettes-surprise virtuelles. Ce système décrié, qui reprend les codes du casino, joue sur l'excitation du joueur et le désir d'obtenir le gros lot, soit l'arme la plus rare ou le meilleur footballeur du jeu.
Elles peuvent rendre les joueurs, souvent très jeunes, dépendants au jeu. Des parents et la FRC s'en inquiètent.
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RTSinfo