En 2021, la Suisse a dénombré 86'810 naissances, parmi lesquelles 28'544 par césariennes (environ 32,8%). Les chiffres de l'Obsan laissent entrevoir un constat: les césariennes sont plus fréquentes en Suisse alémanique qu'en Suisse romande.
Les cantons de Vaud et de Genève comptent par exemple 27% de césariennes. C’est le canton du Jura (25%) qui a eu le moins recours à cette intervention chirurgicale. Le Valais (27,8%), Neuchâtel (28,7%) et Fribourg (29,6%) restent aussi en dessous de la moyenne nationale.
En comparaison, le taux dépasse la moyenne nationale dans neuf cantons alémaniques. La barre des 40% est même franchie à Schaffhouse (40,2%) et à Zoug (41,7%).
Une différence de cultures
Ce Röstigraben se mesure parfois même au sein des cantons. C'est le cas du Valais où un écart de 10% s'observe entre le Haut et le Bas Valais.
Cet écart important entre les régions suisses s'explique par un changement de culture plus intense en Suisse romande, justifie Eric Masserey, médecin cantonal valaisan interviewé mercredi dans La Matinale.
"Ça peut être la conséquence de formations différentes, donc c’est une forme de culture et de pratiques qui peut varier d’un côté à l’autre. Les Vaudois sont plutôt formés au CHUV, les Genevois aux HUG, alors que les Hauts-Valaisans viennent plutôt des formations suisses alémaniques."
De moins en moins de césariennes
Avec près de 33%, la Suisse reste l'un des pays européens avec un très haut taux de césariennes. En comparaison, la France se situe à 20%. Depuis quelques années, les hôpitaux travaillent à diminuer les naissances au bloc opératoire, tel que le recommande l'OMS.
Ces efforts sont pour l’heure principalement menés en Suisse romande et se traduisent par un changement de politique de maternité, notamment au CHUV et aux HUG. A eux deux, les hôpitaux universitaires romands comptabilisent plus de 7000 naissances par année.
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Le nombre d’opérations est en dessous de la moyenne suisse pour les grossesses à risque aux HUG. Caroline Daelemans, responsable médicale de la salle d’accouchement, explique dans La Matinale que ce progrès est dû au fait que "le mieux d’un point de vue médical est d’accoucher par voie basse".
"Sauf bien sûr en cas de contre-indication. Mais elles sont assez peu nombreuses", précise-t-elle, avant d'ajouter: "La césarienne n’est pas nécessaire ou indiquée pour beaucoup de femmes, même en situation de haut risque médical."
Propos recueillis par Deborah Sohlbank et Célia Bertholet
Adaptation web: Julie Marty