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L'intoxication médiatique en Russie, le röstigraben des césariennes et la fuite des riches Norvégiens vers la Suisse

Un journaliste lutte pour sortir les Russes de "l'intoxication" médiatique, le röstigraben des césariennes qui coupe la Suisse en deux, l'exode des milliardaires Norvégiens vers la Suisse, un croque-mort neuchâtelois un peu trop proche des aînés en fin de vie et la Géorgie sur la corde raide entre la Russie et l'Europe: tels sont les cinq choix de la semaine de RTSinfo.

TEMOIGNAGE D'UN JOURNALISTE RUSSE INDEPENDANT - "Mon travail? Sortir les gens de cette intoxication"

Après plus de 400 jours de guerre en Ukraine, le journalisme indépendant est presque complètement muselé en Russie. Dans ce contexte, la radio Ekho Moskvy ("Echo de Moscou") se bat pour subsister. Son emblématique rédacteur en chef Alexeï Venediktov a pris le risque de continuer à travailler depuis Moscou. Il dit ne pas vouloir abandonner la population russe à la propagande du Kremlin.

"Après que la radio a été interdite, au Kremlin, on m'a dit: 'tu dois comprendre que nous faisons la guerre. Sur ta radio qui est écoutée par les députés, les ministres et même le président, tu critiques cette politique. Et ça ne peut pas exister'", relate Alexeï Venediktov. Pour contourner la censure, sa radio, qui s'est auto-dissoute en mars 2022 par crainte de représailles, est parvenue à relancer, depuis Berlin, un flux audio accessible via une application.

"Sur notre chaîne, on dit que Poutine a fait une faute fatale pour la Russie. On dit aussi que dans tous les cas, la Russie a déjà perdu cette guerre dès le 24 février 2022, parce que nous rentrerons plus affaiblis", tranche Alexeï Venediktov, qui a déjà rencontré le président russe par le passé et sait qu'il est un auditeur de sa radio. Bien décidé à "ne pas laisser le pays à ces gens-là, qui veulent en faire je ne sais quel empire", il voit son travail comme essentiel pour "sortir les gens de l'intoxication" propagée par les médias officiels.

>> Plus de détails dans notre article : À Moscou, Alexeï Venediktov s'est donné pour mission de "désintoxiquer" la société russe

>> Ecouter l'interview d'Alexeï Venediktov dans Tout un monde :

Le rédacteur en chef de Novaya Gazeta, Dmitry Muratov (à gauche), et le rédacteur en chef de la station de radio Ekho Moskvy (Echo de Moscou), Alexeï Venediktov (à droite). [AP Photo/ Keystone - Alexander Zemlianichenko]AP Photo/ Keystone - Alexander Zemlianichenko
Exilée, la rédaction de Radio Echo Moscou lutte contre la propagande russe: interview d’Alexeï Venediktov / Tout un monde / 8 min. / le 11 avril 2023

SANTE - Les Alémaniques champions de la césarienne: pourquoi un tel röstigraben?

En Suisse, un tiers des naissances se font par césarienne. Mais ce chiffre traduit une réalité très différente en fonction des régions. Ainsi, Zoug est le champion des interventions chirurgicales: 41,7% des bébés voient le jour après une incision de la paroi abdominale. Dans le Jura, en revanche, seule une naissance sur quatre (25,2%) est concernée.

En analysant ces données, l'Observatoire de la santé (Obsan) a mis en évidence un "röstigraben" entre Romands et Alémaniques, ces derniers étant nettement plus prompts à saisir le bistouri. Cette frontière est même perceptible à l'intérieur des cantons bilingues, notamment en Valais, où le taux de césarienne saute de 25% à 37% dès que l'on franchit la Raspille, peu après Sierre, a constaté la RTS en établissant une carte par région hospitalière.

Pour le médecin cantonal valaisan Eric Masserey, cet écart important entre régions s'explique par un changement de culture plus intense en Suisse romande. Les hôpitaux romands, HUG et CHUV en tête, forment la majeure partie des praticiens de ce côté-ci de la Sarine. Ils tentent de diminuer les naissances au bloc opératoire, comme le recommande l'OMS: l'instance qui chapeaute la santé mondiale considère en effet qu'au-delà de 15%, le recours à la césarienne est abusif et aurait un impact davantage négatif que positif pour la mère et l'enfant.

>> Plus de détails dans notre article : Plus de naissances par césarienne en Suisse alémanique qu'en Romandie

>> Ecouter les explications du médecin cantonal valaisan Eric Masserey dans La Matinale :

Eric Masserey est médecin cantonal valaisan. [Etat du Valais]Etat du Valais
Il existe un Röstigraben en matière de césarienne en Suisse: interview d'Eric Masserey / La Matinale / 1 min. / le 12 avril 2023

>> L'interview de Caroline Daelemans, responsable de l'Unité de salle d'accouchement aux HUG :

Caroline Dealemans est responsable médicale de la salle d’accouchement des HUG. [HUG]HUG
Il existe un Röstigraben en matière de césarienne en Suisse: interview de Caroline Daelemans / La Matinale / 1 min. / le 12 avril 2023

SOCIETE -  De riches Norvégiens fuyant une légère hausse d'impôt affluent vers la Suisse

Il a suffi d'une hausse légère: en Norvège, l'impôt sur la fortune est passé de 1,0% à 1,1% en 2023. Assez toutefois pour que, selon un décompte d'un quotidien économique norvégien, plus de 30 milliardaires désertent le pays. Conséquence: une perte de plus de quinze millions de francs par an pour la Norvège - peu inquiétante cependant pour les finances du pays dans la situation actuelle, car ses revenus liés aux exportations de pétrole et de gaz ont beaucoup progressé depuis la guerre en Ukraine.

Face à ces fuyards, le gouvernement de gauche appelle à la raison. Il met en avant le modèle social de la Norvège et son soutien à la création de richesse. "Si vous avez connu le succès et êtes devenu riche en Norvège, nous espérons que vous resterez et que vous continuerez à participer à la société norvégienne", a notamment déclaré un secrétaire d'État au Ministère des finances.

Où se dirigent ces Norvégiens aux poches pleines? Beaucoup prennent le chemin de la Suisse, où l'impôt sur la fortune est moindre. Et tous n'assument pas leur exil fiscal. Certains évoquent l'attractivité de notre pays en matière de soutien aux entreprises, sa réglementation favorable en matière de "blockchain" ou encore sa position au coeur de l'Europe.

>> Plus de détails dans notre article : Une légère augmentation d'impôt pousse les riches Norvégiens vers la Suisse

>> Ecouter le sujet d'Alter Eco, regard quotidien de La Matinale RTS sur le monde de l'économie :

Alter Eco (vidéo) - L’exode vers la Suisse des fortunes norvégiennes
Alter Eco (vidéo) - L’exode vers la Suisse des fortunes norvégiennes / La Matinale / 2 min. / le 12 avril 2023

ENQUETE - A Neuchâtel, un croque-mort un peu trop proche des aînés en fin de vie dans les EMS

Dans le canton de Neuchâtel, les méthodes d'une compagnie de pompes funèbres posent question. Des familles et plusieurs entreprises concurrentes dénoncent les méthodes de son responsable, qu'ils jugent déloyales et contraires à la déontologie, a appris la RTS. Ses agissements ont même incité plusieurs institutions, notamment la morgue du Réseau hospitalier neuchâtelois ou encore l'Eglise réformée neuchâteloise, à durcir leurs règlements.

Choquées, des familles accusent cet homme de profiter de son rôle d’accompagnant spirituel dans un EMS pour recruter indûment sa clientèle. L’entrepreneur n’hésiterait pas non plus à relever les noms des défunts déposés à la morgue pour contacter en primeur leurs proches. Des négligences répétées ont aussi valu à cet homme des avertissements de la part du cimetière de Neuchâtel, mais aussi des églises.

Contacté, l'entrepreneur n'a pas souhaité réagir. Ses concurrent, eux, veulent que leur activité soit mieux cadrée par la loi pour éviter de telles dérives. Ils appellent l’Etat à exercer une surveillance, comme c’est le cas dans la majorité des cantons romands.

>> Plus de détails dans notre article : Les agissements d'un agent de pompes funèbres neuchâtelois posent question

>> Revoir l'enquête du 19h30 :

Les méthodes problématiques d’une entreprise neuchâteloise de pompes funèbres poussent plusieurs institutions à durcir leurs règles
Les méthodes problématiques d’une entreprise neuchâteloise de pompes funèbres poussent plusieurs institutions à durcir leurs règles / 19h30 / 3 min. / le 12 avril 2023

REPORTAGE -  Au coeur de la guerre d'influence entre Russie et Europe, la Georgie est sur la corde raide

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la posture de la Georgie, à mi-chemin entre Moscou et Bruxelles, est de plus en plus difficile à tenir. Alors que 20% de son territoire est occupé par la Russie depuis son intervention en 2008 en Abkhazie et en Ossétie du Sud, le petit pays du Caucase rêve toujours d'Europe.

Les Géorgiens plébiscitent en effet l'entrée dans l'Union européenne à plus de 80%. Comme pour rappeler cette aspiration, des drapeaux européens flottent dans les rues du pays, et aucun drapeau russe. Moscou cherche pourtant à étendre sa présence sur place, très concrètement, en tentant de grignoter des mètres carrés à la frontière des zones occupées. "Ils ont avancé les barbelés ici. Nous avons perdu 70 hectares de plus", relevait ainsi David Katsavara lors du passage de la RTS sur place fin mars.

Depuis des années, la société civile géorgienne dénonce l'orientation prorusse du gouvernement, dirigé dans l'ombre par l'ancien Premier ministre et fondateur du parti Rêve géorgien Bidzina Ivanichvili, un oligarque milliardaire qui a fait fortune en Russie. "Il y a un double discours de plus en plus visible du gouvernement, qui ne renonce pas à son orientation européenne et, en même temps, ménage ses relations avec Moscou", confirme Ana Andguladze, chercheuse à l'Université libre de Bruxelles.

>> Plus de détails dans notre article : La Géorgie au coeur de la guerre d'influence entre la Russie et l'Europe

>> Revoir le reportage diffusé dans le 19h30 :

Reportage en Géorgie, pays déchiré entre Europe et Russie
Reportage en Géorgie, pays déchiré entre Europe et Russie / 19h30 / 3 min. / le 10 avril 2023

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