La pétition circulant via l’institution "future of Life" demande de stopper la recherche sur les intelligences artificielles. Elle compte à ce jour plus de 20'000 signataires, parmi lesquels des centaines de dirigeants et chercheurs de l'industrie technologique, dont le nouveau patron de Twitter Elon Musk.
"Des risques majeurs pour l’humanité"
Elle appelle plus particulièrement à cesser de développer des systèmes d’IA plus puissants que le modèle GPT-4, créé par OpenAI, pendant au moins six mois. Ce qui comprend l'IA générative conversationnelle et génératrice de texte. Selon les experts qui ont signé la pétition, la rapidité à laquelle évolue cette IA et son développement toujours plus poussé pourraient avoir "des risques majeurs pour l’humanité".
Or, au cœur de toute IA, il y a les données. C’est ce qui la nourrit, lui permet d’apprendre, de s’améliorer et d’évoluer. Et les données constituent un marché important et des opportunités de développement industriel qui pourraient atteindre, selon les spécialistes, quelque 800 milliards de francs d’ici 5 ans.
IA utile pour la médecine
Dans le domaine médical, par exemple, l’IA est déjà bien présente dans les machines qui assistent les médecins, en particulier dans les techniques comme l’imagerie médicale. Elle aide aussi de plus en plus pour le traitement des cancers en analysant avec précision les tumeurs.
Des start-ups suisses développent aussi l'IA pour les patients, à l'instar de Biped à Lausanne. Se présentant comme l'avenir de la mobilité pour les personnes aveugles et mal-voyantes, ce système propose de remplacer les traditionnelles cannes blanches pour un guidage via des sons intuitifs. Concrètement, il est équipé de trois caméras et d’un petit ordinateur embarqué qui permet à l’IA de fonctionner en temps réel, comme l'explique Maël Fabien, CEO et cofondateur de Biped.
"Les caméras filment l'environnement. On est capable de détecter du texte. On est capable de détecter le numéro d'un bâtiment aussi, et à terme des passages piétons. Et au final d'informer l'utilisateur sur le type d'obstacles", détaille-t-il lundi dans l'émission basik. Ce qui permettra par exemple à son utilisateur de prendre des décisions différentes s’il entend un bus arrivé ou une trottinette électrique. "Ce n'est pas le même type de réaction qu'on va avoir", poursuit-il.
Chaque utilisation permet à la machine de s’améliorer et de se perfectionner. Un grand constructeur automobile leur a fourni des algorithmes permettant d’améliorer son système d'IA. Cela leur a permis un gain de temps et d’argent. Les deux années de développement de Biped ont coûté un million de francs. Et aujourd’hui, les utilisateurs doivent débourser 129 francs par mois pour l’utiliser.
Sujet TV: Quentin Bohlen
Sujet pour le web: Fabien Grenon