Une vache morte avec autour d'elle des tessons de bouteille, des canettes éventrées et des mégots de cigarettes. Cette illustration choc est accompagnée du slogan "Les déchets tuent nos animaux". Voici ce que l'on peut voir depuis quelques jours sur des panneaux installés autour de plusieurs exploitations agricoles. Ils s’adressent aux automobilistes, ainsi qu’aux promeneuses et promeneurs.
Cette nouvelle campagne a été lancée le 11 avril dernier par l'Union suisse des paysans (USP), qui veut sensibiliser la population. Les déchets jetés dans la nature peuvent blesser, voire tuer le bétail.
Conséquences graves pour les animaux
Les objets en aluminium sont particulièrement dangereux, puisque qu’ils se font ramasser par les machines en même temps que le fourrage, puis sont cassés en tout petits morceaux par les machines qui le mélangent, comme l'explique dans le 12h30 Auguste Dupasquier, agriculteur à La Tour-de-Trême (FR). "La vache va avaler ces petits morceaux qui se retrouvent dans sa ration, cela peut blesser son système digestif, c’est là que c’est dangereux."
Bien plus que de simples blessures, ces petits corps étrangers pointus peuvent entraîner parfois des lésions internes mortelles.
"L'image de cette vache morte sur le panneau de la campagne est assez forte", admet l'agriculteur fribourgeois qui exploite avec son fils une ferme laitière de 40 vaches. "Mais c'est le but d'être presque trop fort pour que les gens prennent vraiment conscience que les conséquences peuvent être très graves". Et d’ajouter : "Et vous, est-ce que vous aimeriez qu’on mette des déchets dans votre assiette?"
Problème récurrent
Cela fait des années que l’on retrouve des emballages de boissons ou de nourriture, des mégots de cigarettes et autres détritus jetés n’importe comment dans les zones rurales, déplore l’USP. Et suite au succès des plats à l’emporter, le fléau s’est amplifié et constitue désormais un problème majeur. D’autant plus que les mégots et objets en plastiques polluent la nature et le sol pendant des décennies. Au-delà du danger pour les animaux, l’USP souligne également que le ramassage des déchets prend du temps et représente donc un facteur de coût pour l’agriculture.
Camille Degott/fgn