Le personnel de l'ambassade et ses accompagnants sont sains et saufs. Deux personnes sont en route pour l'Éthiopie, le reste a pu être évacué vers Djibouti grâce au soutien de la France.
Le Département fédéral des affaires étrangère ajoute encore que la Suisse elle-même n'organise pas de départ pour les ressortissants helvétiques au Soudan, mais coopère avec ses partenaires pour les "aider au mieux dans des circonstances difficiles".
Une centaine de Suisses sont enregistrés comme vivant au Soudan, avait indiqué vendredi devant les médias à Berne Serge Bavaud, chef du Centre de gestion des crises au DFAE. Mais tous ne souhaitent pas forcément quitter le pays. Seule une dizaine d'entre eux ont pour l'instant manifesté leur intérêt pour un départ organisé, avait précisé Serge Bavaud.
Aide de la France et de l'Italie
Dimanche soir, les indications du DFAE se sont faites attendre. L'agence de presse française afp avait rapporté plus tôt, en se référant à des sources gouvernementales, que la Suisse avait demandé l'aide de la France pour l'évacuation de ses ressortissants.
Deux avions militaires français transportant 200 personnes de différentes nationalités ont atterri à Djibouti, a fait savoir Paris. L'Allemagne et l'Italie ont chacune évacué respectivement quelque 100 et 300 personnes.
Plus tôt dimanche, le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani avait annoncé l'évacuation de quelque 200 civils, dont 140 citoyens italiens, plusieurs Suisses, quelques employés de la nonciature apostolique et une vingtaine de citoyens européens.
L'ambassade suisse se situe très proche de l'aéroport de la capitale, Khartoum, et est donc très proche des combats. Selon le DFAE, les employés étaient cantonnés dans leurs domiciles. Pour certains, leurs habitations ont été endommagées.
Les ressortissants suisses peuvent s'adresser à la Helpline DFAE (+41 800 24-7-365 / +41 58 465 33 33). Des informations évoluant en fonction de la situation sur place sont aussi publiées sur Internet.
Plus de 400 morts
Tirs et explosions ont encore secoué Khartoum dimanche. Les violences, principalement dans la capitale et au Darfour, dans l'ouest, ont fait selon l'Organisation mondiale de la Santé plus de 420 morts et 3700 blessés.
A Khartoum, les cinq millions d'habitants craignent une intensification des violences après le départ des étrangers, dans leur ville privée d'eau courante et d'électricité, avec des réseaux téléphonique et internet souvent défaillants.
Les raids aériens de l'armée et les tirs de canon des paramilitaires ont déjà détruit ou obligé à fermer "72% des hôpitaux" dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins.
Les violences ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d'autres Etats du Soudan, ou vers le Tchad et l'Egypte.
fgn/boi avec les agences