Cet engouement s'est amplifié pendant la pandémie de Covid-19. Depuis 2009, certaines de ces médecines alternatives, comme l'homéopathie ou encore la phytothérapie, sont même remboursées par l'assurance de base.
Ce marché du bien-être rapporte. Les pharmacies n'hésitent pas à mettre en avant ces produits naturels sur des rayons entiers. Et si la demande explose, l'offre aussi.
Selon la fondation ASCA, l'un des organismes privés qui supervise le secteur, le nombre de praticiens a quasiment triplé en l'espace de 15 ans. Il faut dire qu'il existe pléthore de formations faciles d'accès. De nombreuses personnes y voient l'opportunité de se reconvertir pour se lancer dans un marché en plein boom.
Naturopathie mieux reconnue
La naturopathie est par exemple, aujourd'hui, reconnue et encadrée par l'Etat. "On est passé d'un métier semi-légal, où il y avait des compétences de médecine académique limitée, au diplôme fédéral avec un changement clair du profil de naturopathe, qui obtient un diplôme de professionnel de la santé avec la possibilité de faire du diagnostic", a expliqué lundi dans l'émission basik Julien Henzelin, directeur de l'Ecole professionnelle supérieure de naturopathie. De plus, "dans le diplôme fédéral, il y a une protection du nom de naturopathe, qui empêche les personnes qui n'ont pas ce papier de se nommer naturopathes. C'est déjà le cas en test en Valais".
Mais le boom des médecines complémentaires s'accompagne parfois d'une zone d'ombre. Toutes les offres, toutes les disciplines ne sont pas encadrées et reconnues de la même manière par les autorités. "On a des thérapies complémentaires pour lesquelles on a des bonnes données scientifiques, par exemple l'acupuncture ou certaines plantes, et puis on en a d'autres où il existe moins de données", avance Pierre-Yves Rodondi, directeur de l'Institut de médecine de famille de l'Université de Fribourg et artisan infatigable du rapprochement entre les médecines conventionnelles et alternatives.
Des risque de dérives
Comme dans tout marché en pleine expansion, il existe des risques de dérives avec des thérapies dont l'impact pour la santé n'est pas avéré mais dont le coût est bel et bien réel.
"Il y a tout le temps des nouvelles thérapies qui sortent, le système de santé reste un marché. Il y a de nouvelles niches à prendre avec de nouvelles propositions. Il faut donc rester vigilant", explique encore Pierre-Yves Rodondi, relevant que "si un thérapeute rejette en bloc les médecines conventionnelles, il faut se méfier. Il faut également toujours regarder la durée de la formation, si elle ne dure que quelques jours cela peut être suspect".
Ana Silva/lan