Blaise Hofmann: "J'essaie de faire une passerelle entre le monde paysan et les citadins"
Les jeunes sont de plus en plus nombreux à se destiner aux métiers de la terre. Le nombre d'apprentis a ainsi augmenté de 5% en Suisse l'an dernier.
"C'est une bonne nouvelle qui me réjouit", a déclaré lundi dans le 19h30 l'écrivain Blaise Hofmann, auteur de "Faire paysan" et lui-même fils et petit-fils de paysans. Parti vivre "à la ville" en même temps qu'il parcourt le monde, le Vaudois est revenu vivre à la campagne: il est alors le témoin direct de ces tensions.
Mais cet intérêt ne cache pas le fossé qui existe entre le monde agricole et les citadins. "Avec mon livre, j'ai essayé de faire une sorte de passerelle, de transcrire les avis des citadins et des paysans et d'essayer de bousculer tout le monde pour si possible se reconnecter", a-t-il expliqué.
"Pas de baguette magique"
Le livre est né en 2021 pendant les mois qui ont précédé les votations sur les pesticides. "Je voyais d'un côté des citadins avec des questions vraiment légitimes mais des réponses radicales, simples et complètement déconnectées du vécu du quotidien d'un agriculteur. De l'autre côté, des paysans qui en avaient marre d'être depuis 20 ans accusés d'être des tortionnaires d'animaux, des pollueurs de rivières".
Cet intérêt pour la terre "devrait être pris positivement, mais on devrait aussi prendre le temps de vivre cette campagne avec tous ces enjeux très complexes, économiques, écologiques et aussi humains", a encore relevé le romancier. "Ce sont des questions complexes qu'on n'arrive pas à résoudre d'un coup de baguette magique. Avec ce livre, j'essaie de rajouter de la nuance pour toucher cette complexité", conclut-il.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: France-Anne Landry