Les transports publics font partie de la solution pour remplir les objectifs climatiques et énergétiques de la Suisse. Ils génèrent en effet peu d'émissions et sont très efficaces énergétiquement, a relevé lundi Renato Fasciati, président de l'Union des transports publics (UTP), cité dans un communiqué de la faîtière.
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La branche est toutefois résolue à en faire encore davantage, poursuit-il à l'occasion d'une conférence de presse à Berne. Elle a de grandes ambitions: "nous visons une hausse de l'efficacité énergétique de 30%" en 2050 par rapport à l'an dernier, a-t-il déclaré. D'ici 2035 déjà, celle-ci doit être augmentée de 15%.
Pour contribuer à l'effort national, l'UTP a approuvé une nouvelle stratégie énergétique qui comprend quatre axes principaux. Outre l'augmentation de l'efficacité, les entreprises de transports publics doivent produire davantage d'énergie à partir de sources renouvelables et accélérer la décarbonation de leur secteur.
"Les transports publics veulent et peuvent circuler sans plus émettre de gaz carbonique d'ici 2040", a affirmé Ueli Stückelberger, le directeur de l'UTP, cité dans le communiqué.
Vision 2050
Dans ce qu'elle nomme "Vision 2050", en regard de la stratégie énergétique 2050 de la Confédération à laquelle l'UTP veut contribuer, la faîtière précise ses objectifs. Ainsi l'augmentation de l'efficacité énergétique concerne autant les prestations de transport que l'infrastructure ou l'immobilier.
Les transports publics étant en soi déjà plus favorables à l'environnement que le transport individuel, l'UTP a également pour but d'"améliorer considérablement leur part modale dans le trafic voyageurs comme celui des marchandises".
L'effet serait démultiplié sachant qu'ils couvrent aujourd'hui 24% du transport de personnes et 37% du transport de marchandises, mais ne sont responsables que de 5,5% de la consommation d'énergie dans le secteur des transports, peut-on lire dans le rapport.
Sources renouvelables
En faisant rouler les véhicules avec des technologies respectueuses de l'environnement, l'UTP envisage de couvrir l'entier des besoins énergétiques par des sources renouvelables à partir de 2040. Des horaires optimisés ou des systèmes d'assistance à la conduite qui encouragent une conduite efficace sur le plan énergétique et évitent les arrêts inutiles, pourraient y contribuer. Le chauffage, la ventilation et la climatisation doivent également être optimisés.
La propulsion entièrement écologique des véhicules est cependant beaucoup plus coûteuse que des bus diesel traditionnels. De plus, la planification et la construction d'infrastructures de recharge et l'alimentation des dépôts en énergie suffisante sont très coûteuses et liées à des procédures complexes. L'UTP s'engage donc en faveur de conditions-cadres régulatoires favorables.
Plus difficile pour les navires
C'est dans le domaine de la navigation que l'objectif de propulsion sans CO2 sera le plus difficile à atteindre "en temps voulu", s'inquiète l'UTP. Certes, les premiers bateaux, ceux de moindre taille, ont été transformés. Mais pour les navires de ligne, il n'existe pas encore de technologie de propulsion neutre en CO2 et renouvelable. De plus, certains de ces bateaux ont plus de 100 ans.
ats/juma