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Le Conseil national refuse que le suisse allemand soit utilisé lors des débats aux Chambres

Le Conseil national refuse une motion visant à faire du suisse-allemand une langue de délibération au Parlement
Le Conseil national refuse une motion visant à faire du suisse-allemand une langue de délibération au Parlement / 19h30 / 2 min. / le 2 mai 2023
Le dialecte suisse allemand ne deviendra pas une langue autorisée durant les débats aux Chambres fédérales. Le Conseil national a refusé mardi par 164 voix contre 20 d'inscrire le dialecte aux côtés de l'allemand standard, du français, de l'italien et du romanche.

Les dialectes sont le symbole par excellence à la fois de l'identité et de la diversité de notre pays, a lancé l'auteur de la motion Lukas Reimann (UDC/SG). Le dialecte suisse allemand est aujourd'hui considéré comme méritant d'être sauvegardé et valorisé.

Non seulement le dialecte rencontre les faveurs des jeunes et des réseaux sociaux, mais il connaît une véritable renaissance. Dans certains parlements cantonaux, le règlement intérieur prévoit d'ailleurs que les élus peuvent utiliser l'allemand standard, mais aussi le dialecte, qui est même censé être la règle en Argovie, Bâle-Campagne, Soleure et Schwyz.

"Mesdames et messieurs les Romands, le suisse-allemand est plus facile que le français! Il n'y a que deux temps. Il vaudrait mieux apprendre le suisse-allemand que l'allemand standard", a lancé Lukas Reimannen s'adressant aux parlementaires romands.

Besoin d'une langue commune

L'utilisation du dialecte suisse allemand à l'Assemblée fédérale compliquerait la compréhension et les échanges entre les communautés linguistiques. Pour donner un exemple, Philip Bregy (Centre/VS) s'est lancé dans un discours en haut-valaisan, que visiblement peu de personnes pouvaient comprendre. "Nous ne pourrions pas fonctionner", il faut une langue commune. Les Romands ont aussi leur patois, mais ils parlent en français, a-t-il souligné au nom de la commission.

Interrogé dans le 12h30, le PLR Laurent Werhli, président de l'association Helvetia Latina, qui s'engage pour la défense du français, de l'italien et du romanche, a également relevé que cette motion "ne faciliterait absolument pas le dialogue interculturel, essentiel au Parlement pour trouver des bonnes solutions pour l'ensemble de la Suisse. Il ne convient pas aujourd'hui de créer encore plus de divisions potentielles".

Outre ces aspects juridiques et de politique linguistique, la mise en oeuvre de la motion se heurterait également à des problèmes et des questions s'agissant de l'interprétation simultanée et de la publication écrite des prises de parole. Contrairement aux parlements cantonaux, les interprètes du Conseil national devraient maîtriser chacun des dialectes suisses alémaniques, chacun ayant ses spécificités et sa terminologie.

ats/lan

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