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La thérapie assistée par animal fait son chemin en Suisse

La thérapie assistée par animal fait son chemin en Suisse [Keystone - Seth Wenig]
La thérapie assistée par un animal fait son chemin en Suisse / La Matinale / 4 min. / le 8 mai 2023
Très populaire aux Etats-Unis et au Canada, la zoothérapie fait petit à petit son entrée dans nos hôpitaux et dans nos établissements médico-sociaux. Cette méthode consiste à soigner les différents maux d'un être humain grâce à la proximité d'un animal.

L'EMS Résidence de la Rive à Genève est conçu pour répondre principalement aux besoins de personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer. L'établissement favorise une large palette d'approches thérapeutiques dont la zoothérapie ou la zoo-animation.

Quentin Dimier, soigneur au Bioparc Genève et animateur de ces séances, témoigne lundi dans la matinale de la RTS: "Ce qui change avec un animal, c'est que l'on ne ressent pas son jugement. (...) Le fait de le regarder faire quelque chose nous ancre dans le moment présent".

Lors d'une séance, avec trois autres résidents de l'EMS de la Rive, Geneviève découvre un lémurien dans son enclos. Un peu anxieuse, elle finit par maîtriser ses craintes, "c'est un bonheur de pouvoir les connaître, de les toucher et d'être accueilli".

L'animal permet de créer un pont entre les résidents et le personnel médico-social, explique Carlos, assistant socio-éducatif.

Les nouveaux assistants des hôpitaux romands

Les chiens Shelby ou Dubaï travaillent eux dans les hôpitaux de Genève (HUG) et de Fribourg (HFR). Tous deux collaborent dans les services de gériatrie ou de neuro-rééducation. Grâce à Shelby la participation active des patients a été augmentée, affirme Béatrice Leemann, neurologue aux HUG: "Le chien permet d'avoir une meilleure participation active de façon plus longue et donc plus de répétitions et probablement une meilleure récupération".

Selon la neurologue, les victimes d'une attaque cérébrale se retrouvent à se pencher pour caresser le chien, "sans se rendre compte qu'elles sont en plein exercice de rééducation". Les bienfaits des animaux sont nombreux sur l'humain, ils permettent notamment de réduire le stress ou les troubles mentaux.

Pour démontrer ces avantages, Béatrice Leemann souhaite lancer une étude. D'autres hôpitaux romands recourent également à la zoothérapie. Un projet devrait aboutir d'ici 2024 au CHUV à Lausanne.

Les dangers liés à cette pratique

Les établissements de santé portent souvent leur choix sur des chiens,  parce qu'ils se dressent mieux. Mais un animal reste imprévisible, c'est l'un des risques liés à cette pratique. Mais face à la multiplication d'offres par des personnes qui ne sont pas des professionnels de la santé, il n'y a pour l'instant pas vraiment d'inquiétude pour les patients mais plutôt pour les animaux.

C'est ce qu'explique Gabriel Figgieri, directeur de la fondation Le Copain: une personne peu formée "risque de forcer l'animal à aller au-delà de ses forces parce qu'elle a un rendez-vous à honorer, alors que le chien est malade ou fatigué, (...) tandis que le thérapeute professionnel est à même de réaliser une séance sans le chien".

La fondation réglemente donc le temps de travail de ses chiens, soit pas plus de la moitié de celui du thérapeute, car il n'y a pas de droit du travail pour les animaux dans la loi suisse.

>> Lire aussi : Un chien pour réduire le niveau de stress des patients de l'Hôpital fribourgeois

Sujet radio: Anouk Pernet

Adaptation web: Miroslav Mares

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