A la naissance de ses enfants, la Lausannoise Feryel Kilani découvre avec effarement le flou des listes d’attente. Impossible de savoir à quel rang se trouve son dossier sur la liste centralisée par la commune. "Déjà, c’est angoissant, car on n'a pas d'informations officielles", a-t-elle témoigné lundi dans le 19h30 de la RTS.
Selon elle, de nombreuses familles seraient poussées à obtenir des renseignements par tous les moyens et tentées de faire remonter leur dossier en contactant directement la direction. "On a le sentiment que le système permet d’avancer plus rapidement si l'on fait des démarches actives", souligne-t-elle.
Et le sujet est sensible car il manque des milliers de places en Suisse. A Onex, dans le canton de Genève, 300 petits sont sur liste d’attente. Quotidiennement, la directrice de la crèche du Coquelibulle Isabelle Samson reçoit cinq à six appels de parents stressés. "Ca devient lourd", avoue-t-elle. Pourtant, elle ne doit pas céder à la pression. "J’aurais tendance à dire: 'attendez, je vais voir ce que je peux faire', mais en réalité je n’ai plus de place".
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Pas de contrôle des listes d'attente
L’attribution des places se fait selon l’ancienneté des demandes, la présence de fratries ou encore la situation professionnelle des parents. Le mécanisme est complexe, et pourtant les administrations ne prévoient aucun contrôle régulier. Par exemple, la Ville de Lausanne se base sur la confiance envers ses directeurs et directrices de structures.
En cas de litige, une documentation permet de vérifier si la priorité a été respectée. "Chaque fois que l'on a eu une situation à vérifier, on a pu constater que l’ordre était respecté", affirme Muriel Débaz, déléguée à la politique familiale à Lausanne.
Feryel Kilani faisait partie des insatisfaits. Elle s'est donc engagée en politique. Elue au Conseil communal, elle a déposé un postulat demandant une meilleure information aux parents. Pour l'instant, les autorités lausannoises n'y ont pas répondu.
Sujet TV: Pascale Defrance
Adaptation web: Miroslav Mares
Un enfants sur trois est gardé par ses grands-parents
En Suisse romande, près d'un tiers des moins de 13 ans sont gardés par leurs grands-parents. Dans les cantons urbains comme Genève, Vaud ou Neuchâtel, cette forme de garde atteint 25 à 27%. Dans les zones rurales, elle est beaucoup plus fréquente, tout particulièrement à Berne et en Valais, où plus de 41% des grands-parents s’occupent des dernières générations.
Précieuse pour de nombreuses familles, cette aide leur permet d'économiser près de 8 milliards de francs chaque année.