Il s'agit de la deuxième action nationale de ramassage de mégots. En 2021, la première s'adressait aux écoles. Les élèves de 4000 classes avaient ramassé près de 960'000 filtres de cigarettes. Entre métaux lourds, plastique, nicotine, ces filtres contiennent plus de 7000 substances toxiques, selon l'OMS.
En Suisse, les mégots représentent les deux tiers des déchets jetés au sol et il ne sont pas biodégradables: ils rejettent des microplastiques qui finissent par se retrouver dans l'eau. Leur élimination coûte 52 millions de francs, que les communes dépensent chaque année pour se débarrasser des fins de cigarette.
Néfastes pour la nature et pour notre budget, ces filtres le sont aussi pour les enfants: Tox Info, le service de consultation pour les empoisonnements, traite chaque année des centaines d'appels concernant des enfants de moins de six ans ayant mis à la bouche ou avalé des cigarettes ou des mégots.
Le million atteignable
"La dernière fois qu'on a fait la récolte de deux semaines, on a réussi à ramasser 960'000 mégots", rappelle Julia Leijola, porte-parole de "Stop2drop", lundi dans La Matinale. Cette fois-ci, l'association a communiqué davantage dans les médias et les réseaux, ou avec des partenaires régionaux et cantonaux, précise la porte-parole.
L'action est faite pour que tout le monde puisse y participer. "Il suffit de sortir de chez soi, d'avoir des petites pincettes pour ramasser les mégots de cigarettes, de les mettre dans les bouteilles en pet et de nous les envoyer", détaille Julia Leijola. L'association veut montrer "physiquement" combien de mégots peuvent être collectés sur toute la Suisse.
Casse-tête genevois
A Genève, la loi qui interdit de fumer dans certaines zones vient d'être élargie. Il ne sera bientôt plus possible d'allumer une cigarette aux arrêts de bus par exemple. Pour Gilbert Vonlanthen, président de l'Association des communes genevoises, appliquer cette loi sera complexe.
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"Il y a des zones où l'interdiction de fumer est relativement simple à instaurer, comme les aires de jeux dans les écoles", explique Gilbert Vonlanthen. Mais il reste beaucoup de zones grises à l'instar des arrêts de bus. "Vaut-il mieux garder les cendriers et avoir une certaine tolérance, ou se retrouver à devoir ramasser les mégots parce qu'on a enlevé les cendriers ?"
L'Association des communes genevoises avait demandé des directives pour l'application de cette loi, car "c'est un casse-tête que vont rencontrer la plupart des communes", anticipe le président.
Sujet radio: Célia Bertholet
Adaptation web: Raphaël Dubois