L'exercice 2022 a été placé sous le signe "de l'excellence opérationnelle et de l'intégration post-fusion", a indiqué Ringier vendredi. Trois orientations stratégiques ont été prises.
Le groupe a ainsi racheté des parts d'Axel Springer en Hongrie, en Serbie, en Slovaquie et dans les pays baltes. Il a aussi lancé la coentreprise SMG Swiss Market Place Group dans le domaine des marchés numériques et il a acquis la majorité des actions de Sportal Media Group en Bulgarie. La méthode de consolidation s'en trouve modifiée.
Compte tenu de ces changements, le bénéfice opérationnel s'élève à 104,9 millions de francs et le chiffre d'affaires à 932,6 millions de francs. A périmètre de consolidation équivalent, le bénéfice opérationnel s'élève à 134,3 millions (+9%) et le chiffre d'affaires à 1,01 milliard (965,3 millions en 2021).
Part numérique en hausse
La transformation numérique du groupe se traduit par une nouvelle augmentation "significative" de la part numérique de l'EBITDA (marge opérationnelle avant charges d'intérêts, impôts, amortissements et dépréciations) qui atteint 79% (73% en 2021). Le volume d'investissements s'est élevé à environ 120 millions de francs.
Selon le CEO de Ringier Marc Walder, "2022 a également été une année exceptionnelle". Elle a été marquée par la guerre en Ukraine, l'inflation et la crise énergétique. "Nous sommes d'autant plus ravis de ces bons chiffres". Ringier est désormais présent dans 19 pays "et donc bien diversifié". Marc Walder est convaincu que la transformation numérique n'est pas terminée et "qu'elle offre des opportunités de croissance".
Dans le segment média, le marché publicitaire a connu une année "solide". Les activités médiatiques en Europe de l'Est ont été particulièrement touchées par la crise ukrainienne.
"Sports Media est en train de devenir le troisième pilier stratégique" du groupe. Ringier Sports Media Group (RSMG) a été créé durant l'été 2022 "pour accélérer l'expansion" du segment des médias sportifs numériques. Le portefeuille de RSMG compte actuellement 9 marques.
ats/miro
Le recours à l'intelligence artificielle chez Ringier
Ringier a décidé de faire de l'intelligence artificielle (IA, ou AI selon l'acronyme anglais) un thème interne important. Un groupe de travail, appelé "AI Board", a été créé.
Quatre règles ont été fixées à l'utilisation de l'IA, a expliqué Marc Walder. La première est que Ringier assume l'entière responsabilité de tout contenu créé avec l'IA. La deuxième stipule qu'il est interdit aux collaborateurs de saisir des informations confidentielles dans une application d'IA.
La troisième est que tous les collaborateurs doivent être conscients que les droits sur les contenus IA n'appartiennent pas à Ringier. La quatrième est que Ringier précisera toujours quels contenus ont été produits avec de l'IA.
"Le plus grand risque est de ne rien faire du tout"
Face au potentiel d'abus dans l'utilisation de l'IA, l'application de ces règles sera déterminante, a indiqué Marc Walder. "Les médias doivent continuer à être synonymes de confiance et d'intégrité".
Le président du conseil d'administration se dit favorable à ces règles. "Les gens doivent pouvoir faire confiance aux médias". Il n'est pas question de rejeter les applications d'intelligence artificielle de manière générale. "Le plus grand risque est de ne rien faire du tout", estime-t-il encore.