Durant la pandémie, avec le semi-confinement, beaucoup de particuliers ont décidé d'acquérir un reptile. Avec l'augmentation des prix de l'électricité et l'inflation généralisée ayant des effets sur le prix des plantes, des substrats ou encore de la nourriture, certains propriétaires cherchent à se débarrasser de leur animal.
Des animaux coûteux
Situé au Locle (NE), le refuge Reptiles Reptilien est le seul refuge professionnel de ce type en Suisse, selon son directeur. Il s'occupe d'une septantaine de reptiles abandonnés par leur propriétaires, retrouvés blessés ou dans le cadre de trafics illégaux. Avant, le refuge enregistrait moins de dix demandes de placement par mois. Désormais, chaque semaine, il y en a une quarantaine.
Carlos Rodriguez, directeur du refuge, explique que l'un des problèmes principaux est que ces animaux coûtent cher. "Un caméléon, par exemple, c’est très coûteux. Il mange énormément, il faut des lumières spéciales, des systèmes de ventilation, un ordinateur qui va gérer le climat à l’intérieur et de l’espace".
Si l’augmentation des coûts de la vie est bien réelle, Carlos Rodriguez évoque aussi une certaine méconnaissance des charges à prévoir lors de l’adoption d’un reptile. "Un serpent des blés fait la taille d’un stylo quand il est bébé, puis plus il va grandir, plus il va manger de grandes proies et plus ça va coûter cher. Et puis il faut aussi adapter le terrarium à la bonne taille et avoir les bonnes lumières", explique-t-il.
Une demande trop élevée
Le refuge Reptiles Reptilien n'arrive plus à répondre à cette explosion de demandes. Il y a donc une liste d'attente, avec un système de tri. Quand un cas est urgent, par exemple lors du décès d'un propriétaire ou lorsqu'une situation financière est devenue vraiment trop compliquée, le refuge va tout faire pour accueillir l'animal.
Ces reptiles sont parfois maltraités. Le refuge prend donc le temps de les sociabiliser. Il y a tout un travail qui est fait avant de les proposer à l'adoption. Le refuge ne reçoit aucune subvention. Il ne vit que de dons et tout le personnel est bénévole. Face à cette demande qui ne désemplit pas, l'association vient de solliciter les autorités du Locle pour qu'elles les aident à trouver des locaux beaucoup plus grands.
La situation ne risque pas de s'améliorer tout de suite car l'été arrive. Cette période est bien connue pour l'augmentation du nombre d'abandons de ces animaux, parce que les gens partent en vacances et ne veulent pas payer pour les placer dans une pension.
L’été dernier, la Protection suisse des animaux constatait une hausse de 10% des abandons d’animaux suite à la pandémie. Pour les reptiles, l’inflation semble amplifier ce phénomène.
Sujet radio: Romain Bardet
Suhet TV: Elodie Botteron
Adaptation web: Emilie Délétroz